Nous aurions bien voulu arriver à Aranjuez par le train de la Fresa. Ce train à vapeur, inauguré le 8 février 1851 par la reine Isabel II, permettait de joindre Madrid à Aranjuez. Actuellement, il circule le dimanche. Le seul problème est qu’on ne peut le réserver que d’une gare de Madrid seulement 72 heures avant son départ. Le billet comprend une dégustation de fraises (spécialité de la région) servies par des hôtesses en costume d’époque et une visite guidée d’Aranjuez. Nous sommes arrivés trop tard: 48 heures avant le départ, un week-end de Pâques, tout était déjà réservé. Nous avons donc pris le train ordinaire de la gare d’Atocha qui m’a impressionnée avec sa grande verrière.
Arrivés à Aranjuez, la route nous conduit droit au château, puis longe le jardin du parterre avec en son centre la fontaine d’Hercule avec deux colonnes symbolisant le détroit de Gibraltar. On débouche ensuite sur la vaste place saint Antoine superbe ensemble du XVI siècle, encadrée d’un côté par la maison des officiers, de l’autre par celle des infants. Ces vastes bâtiments convergent autour de l’église par des arcades couvrant une galerie. La fontaine de Vénus fait face à l’église.
Jardin du parterre Château d’Aranjuez
La ville en elle même est un monument par son aspect homogène et baroque. Elle se caractérise par de grandes avenues rectilignes tracées à angle droit bordées de nombreux palais.
L’histoire de la construction du palais et des jardins est liée aux différents monarques qui s’y sont succèdés.
Sa construction a débuté sous Philippe II en 1561 sur le site occupé par un vieux manoir qui appartenait aux maîtres de l’ordre de Santiago. C’est Philippe V, petit fils de louis XIV, qui apporta ici sa nostalgie de Versaille où il avait passé son enfance. Il y fit construire le palais et les jardins tels qu’on les voit actuellement. Mais l’architecte, Pedro Caro, n’était pas Mansard ni Lenôtre. La gravité espagnole a mis son empreinte sur les édifices et les terrasses. Les jardins sont plantés de variétés exotiques ramenées par les explorateurs et botanistes espagnols de leurs voyages lointains. A proximité du château, de l’autre côté d’un bras du Tage se trouve le jardin de l’isle avec à son entrée les fontaine d’Hercule et de Narcisse. De là rayonnent des allées ornées de groupes sculptés, de fontaines dans une végétation de toute beauté.
Jardin de l’Isle
Le plus grand jardin est celui du Prince tracé au 18è siècle le long du Tage. En plus des sculptures et des fontaines, on découvre un jardin japonisant avec son tertre ses pavillons et son étang artificiel avec trois îlots auxquels on accède par un petit pont de marbre blanc Tout en flânant, on ne manquera pas d’aller visiter la maison des Marins ou l’on peut découvrir les fastueuses embarcations de plaisance richement décorées (faluas) que les souverains utilisaient pour faire des régates sur le Tage.
Embarcadaire sur le Tage Barque royale
Il ne faudrait pas non plus négliger la maison du Laboureur qui en dépit de son nom, n’est pas une métairie mais une maison de plaisance. Bâtie par Charles IV, vers 1800, elle est entièrement décorée dans le style or, orange et blanc du premier empire. Avec ses marbres, ses soieries, ses meubles précieux, c’est véritablement un petit bijou.(La visite se fait sur rendez vous)
Nous retournons à Aranjuez par la Calle de la Reina (4.5 km) bordée de platanes bicentenaires.
Le palais royal est gardé comme un aéroport, Jean Luc a dû s’y prendre à trois fois pour pouvoir entrer tellement il avait de la ferraille sur lui, même les boutons métalliques de son pantalon faisaient sonner l’alarme..
Nous y avons surtout remarqué l’extravagante salle aux porcelaines dont les murs sont recouverts de porcelaines fabriquées par la manufacture royale de poterie. Le fumoir est également original de par son imitation d’un salon de l’Alhambra avec ses inscription arabes en stuc et ses stalactites en bois peint.
Logement : Hostal Castilla