Chaque fois que nous prenons le Talgo (train de nuit Paris-Madrid), nous sommes impressionnés d’apercevoir du train, Avila ceinte de ses murailles serties de 88 tours avec en arrière plan la Sierra d’ Altamira qui cette année encore a sa parrure de neige. Comme chaque fois nous arrivons à huit heures à Madrid à la gare de Chamartin. De là, il y a un train pour Avila toutes les heures et demi pour un trajet qui prend une heure et demi. Mais nous consacrerons une partie de la journée à visiter le Prado pour découvrir cette fois les nouvelles salles consacrées aux peintres du XVIIIème.
Avila nous reçoit par une pluie glacée; n’oublions pas que nous sommes encore au mois d’avril à 1100 m d’altitude. Nous décidons de loger à la Posada del Rastro, charmant petit hôtel situé dans un ancien palais à côté de la porte du même nom. Comme nous ne trouvons pas de restaurant ouvert à proximité, nous nous réfugions à la taverne à côté de l’hôtel qui a cette heure est prise d’assaut: football oblige. Une charmante serveuse se prénomant Maria Teresa au visage digne des madones que nous avons vues au Prado de Madrid, nous demande avec un sourire angélique si nous désirons des tapillas avec nos canas (verre de bière) : morcillas (boudin noir), ronones (rognons), callos (tripes), abondigas (boulettes de viande). Cela nous suffira comme repas.
Ce matin nous sommes à pied d’oeuvre pour visiter Avila. Un rayon de soleil nous a réveillé mais malheureusement, il ne durera pas longtemps. Il fait toujours aussi glacial: 6° à midi.
A l’intérieur de l’enceinte, la ville est restée telle qu’au Moyen-Age avec ses anciens palais. L’austère cathédrale gothique, construite en granit, ressemble à une forteresse d’autant que son choeur fait partie des murailles. Il est possible de visiter les murailles sauf le lundi. Pas de chance, nous ne saurons pas en faire le tour.
Nous attarderons sur les monuments en dehors de la ville: l’église de San Tome le Viejo du XIIIième siècle abrite un petit musée lapidaire et les splendides mosaïques romaines provenant d’une villa située à proximité de la calzadilla.
L’église romane San Pedro en pierre de sable claire contraste avec l’austère granit de la vielle ville
Le monastère Santo Tomas fut commandé par les rois catholiques. Sa visite, tant par le caractère de son église que par la succession particulière de ses trois cloîtres: du noviciat, du silence et des rois laisse une profonde impression. La construction d’un palais autour du cloître des rois et l’inhumation dans l’église de leur fils unique Don Juan renforce le caractère de l’ensemble.