Hervas

Comme nous n’avons pas envie de parcourir par le Cordel del Valle les 4 km qui nous séparent de Cabezuela del Valle, nous demandons à la réception de l’hôtel si quelque peut nous y conduire. C’est avec beaucoup de gentillesse que la réceptionniste se propose comme chauffeur et nous amène au départ du chemin du Puerto de Honduras( 1430m) balisé jaune et blanc pour passer dans la vallée de l’Ambroz.

VALLE DE JERTE

Valle de Jerte

Au départ la montée, assez raide, monte entre les cerisiers en terrasses. La vallée de Jerte doit être superbe quand ceux-ci sont en fleurs.

Nous aboutissons. à un petit col d’où nous avons. une vue étendue sur la vallée que nous allons remonter.

DEBUT DE L'ACENSSION

Début de l’ascension

Au croisement, nous obliquons à gauche par la piste à gauche, et traversons le torrent par un petit pont de pierre. A partir de là, nous commençons à monter en suivant la gorge. Nous aboutissons à la route que nous suivons sur 200m, nous traversons la gorge pour l’abandonner sur une piste qui monte à droite à gauche du torrent.. Dans un tournant de la piste, nous l’abandonnons pour prendre un sentier à gauche. Nous traversons un torrent par un beau pont de pierre. Ici nous devons faire attention à nos marques dont quelques-unes sont occultées.

Après une forte montée, nous arrivons à une propriété clôturée où nous rentrons. Nous prenons une piste construite récemment qui nous monte aux ruines de la casa del Espino. De là, nous pouvons contempler l’ultime partie de l’ascension au col avec son refuge : nous y serons rapidement.

VUE DU COL COTE JERTE

Vue du col côté de Jerte

VUE DU COL COTE GARGANTILLA

Vue du col côté Gargantilla

Au col nous trouvons facilement le chemin de Gargantilla : après avoir passé la clôture, le chemin part d’abord parallèlement à la route puis vire brusquement à gauche en direction de la Garganta de las Buitreras.

UN OBSTACLE SUR LE CHEMIN

Un obstacle sur le chemin

Après 10 minutes de descente, nous traversons le torrent puis entamons une descente assez raide qui nous conduit après une heure trente de marche à Gargantilla. Là nous trouvons un petit bar pour se désaltérer et une petite boutique.

GARGANTILLA

Gargantilla

MAISON TYPIQUE

Maison typique

Il nous reste à parcourir 5 km par une petite route vicinale pour atteindre Hervas où nous logeons à l’Hôtel Sinagoda.

Cette petite ville conserve un quartier juif en bon état, le plus parlant d’Espagne.

Son église de Santa Maria de Aguas Vivas a été construite sur l’emplacement d’ une fortification des templiers.

JUDERIA 1   JUDERIA 3   JUDERIA 4    JUDERIA 2

VUE DE L'EGLISE

Vue de l’église

Livre : Las Sierras y Dehesas de Caceres El Senderista

Cartes : 576-3, 575-4, 575

Banos de Montemajor

Après avoir flâné dans le parc d’Hervas et le pittoresque quartier juif, nous passons par le petit pont roman sur le Rio Ambroz à coté de la Fuente Chiquita.

FUENTE CHIQUITA

Fuente Chiquita

PONT MEDIEVAL SUR LE RIO TORMES

Pont médiéval sur le Rio Tormes

HERVAS

Hervas

Nous prenons une piste en sous bois mais à ce moment, nous perdons nos marques et nous remontons sur la route. Nous réussissons à retrouver le chemin en redescendant dans le vallon par un petit sentier entre deux murs de pierre en faisant attention à l’eau qui ruisselle de partout.

LE CHEMIN SE PERD DANS LE VALLON

Le chemin se perd dans le vallon

Au fond de la vallée, après avoir passé le pont Candelera, nous empruntons un vieux chemin empierré entouré d’un murets qui monte progressivement au col à 1220 m d’altitude d’où la vue sur les sierra avoisinantes est très belles.

LE CHEMIN DANS LES BOIS

Le chemin dans les bois

PAYSAGE EN CHEMIN 2

Paysage en chemin

Là haut, nous trouvons l’ermitage de San Gregorio et une fontaine. Nous montons le Cordel sur une centaine de mètres puis empruntons un chemin qui descend sur La Garganta à 1129 m d’altitude.

ERMITAGE SAN GREGORIO

Ermitage San Gregorio

LE CORDEL

Le Cordel

LA GARGANTA

La Garganta

Un bar restaurant permet de nous ravitailler. Nous aurions pu prendre un chemin qui conduisait directement à Puerto de Bejar sur la Via de la Plata mais nous préférons descendre à Banos de Montamajor. Nous prenons la route sur environ 1 km. Après avoir longé une fontaine à gauche, nous prenons un petit sentier balisé vert et blanc qui descend progressivement à Banos à travers une vraie forêt vierge.

UNE VRAIE FORET VIERGE

Une vraie forêt vierge

BANOS DE MONTEMAYOR

Banos de Montemayor

EGLISE DE BANOS DE MONTEMAYOR                MAISON TRADITIONNELLES DE BANOS DE MONTEMAYOR

Nous logeons à l’hôtel des bains où visiblement, ils n’ont pas l’air de nous attendre. Nous allons nous baigner aux bains romains ouverts de 17 h à 19h30 : très revigorant après trois jours de montagne.

BAINS ROMAINS

Bains romains

Cartes :675-2, 576-1

Livre : El Valle de Jerte y Ambroz

Calzada de Bejar

A partir d’ici, nous n’avons plus besoin de cartes : il suffit de suivre les flèches jaunes de la via de la Plata.. Le corridor de Bejar est depuis toujours le passage obligé entre la Castille et l’Extramadure. A la sortie de Banos de Montemajor, nous trouvons la voie romaine qui monte jusqu’au col de Bejar.

VOIE ROMAINE

Voie romaine

PUERTO DE BEJAR

Puerto de Bejar

Notre chemin vers Calzada de Bejar nous parle de l’empreinte romaine : ponts, bornes milliaires, restes empierrés, nous montrent leur capacité d’organiser un territoire avec leur suprématie technologique, il y a deux mille ans déjà..

BORNE MILLAIRE

Borne milliaire

EN CHEMIN

En chemin

A Calzada de Bejar nous logeons à la Casa rural Alba Soraya tenue par les propriétaires de l’auberge des pèlerins. Très sympathiques, ils font tout pour rendre le séjour agréables aux pèlerins.

AUBERGE DES PELERINS

Auberge des pèlerins

PELERIN

MAISON TRADITIONNELLE DE CALZADA                  LA CIGOGNE SEMBLE FRIGORIFIEE

FORTIN ROMAIN

Fortin romain

Fuenteroble de Salvatierra

Nous quittons tôt au matin. Il fait un froid de canard et nous devons marcher face au vent glacé.

FONTAINE A LA SORTIE DU VILLAGE

Fontaine à la sortie du village

PAYSAGE

Paysage

Nous passons par Valverde de Valdecasa et Valdecasa. Les bars des deux villages sont fermés, pas moyen de se réchauffer. Nous faisons des petites emplettes à la tienda mais il n’y a pas moyen de s’arrêter pour manger : il fait trop froid.

EGLISE DE VALVERDE

Eglise de Valverde

PASSAGE A GUE

Passage à gué

Nous avançons tellement bien que nous arriverons suffisamment tôt à Fuenteroble de Salvatierra pour pouvoir nous rassasier d’un copieux repas au bar restaurant. Nous logeons à la casa rurale Via de la Plata en face de l’albergue. Le confort y est assez rudimentaire pour le prix (50 euros). L’ambiance à l’albergue est très conviviale. Un pèlerin allemand vient d’arriver avec son âne en mauvais état. Comme quoi voyager avec un animal peut parfois poser problème. Nous découvrons l’église gothique avec sa tour fortifiée. A coté des panneaux racontent comment la voie romaine a été construite. Aujourd’hui encore, nous sommes passés à coté de nombreuses bornes milliaires.

EGLISE DE FUENTEROBLE

Eglise de Fuenteroble

San Pedro de Rosados

Après un sommaire petit déjeuner à l’albergue, nous partons tôt. Le ciel est complètement nettoyé mais il y a du givre partout et les Sierra de Bejar et de Gredos sont recouvertes de neige.VIA DE LA PLATA 2   VIA DE LA PLATA

Après un passage délicat par des pâturages de ganado bravo où l’un d’eux nous a fait vraiment peur : il grattait le sol en rugissant. Il s’est calmé quand nous nous sommes éloignés de lui. Nous montons notre dernière montagne : le Pico de Duenas : le passage le plus élevé au milieu de la via de la Plata entre Séville et Astorga avec en son sommet la gigantesque croix de Saint Jacques érigée par les amis de Santiago. De là haut, nous découvrons l’interminable llanura céréalière de la Castille.

LA CROIX DE SANTIAGO

La croix de Santiago

DERNIER REGARD SUR LA SIERRA DE BEJAR 2

Dernier regard sur la Sierra de Bejar

  Nous suivons ensuite une route rectiligne qui nous conduira à San Pedro de Rosados, notre étape. Le village est au centre d’une dehesa où l’on élève des ganado bravo. Nous logeons au centro de turismo rural VII Carretas, moderne et confortable. Nous y retrouvons nos compagnons de route et amis : un couple de Suisse et d’Allemands.

SAN PEDRO DE ROZADOS

San Pedro de Rosados

EGLISE DE SAN PEDRO DE ROZADOS

L’église

Salamanque

Nous sommes encore à 23.9 km de Salamanque, mais l’étape nous semble courte : les panorama sur la ville que nous approchons nous donne des ailes.

SALAMANQUE EN VUE

 

Nous passons par le lieu dit de Tesa de Aldeatejada couronné par une croix : ici l’armée anglaise menée par Welington, infligea une sanglante défaite à l’armée française de Napoléon.

LE CHAMP DE BATAILLE

Le champ de bataille

LA CROIX

La croix

SALAMANQUE FACE A NOUS

Salamanque face à nous

Nous traversons d’abord des dehesa puis des cultures céréalières puis des terrains arides et incultes. C’est au dernier moment que nous nous trouvons face au pont romain sur le Rio Tormes avec en arrière plan la ville dominée par sa cathédrale.

LE PONT ROMAIN                PONT SUR LE RIO TORMES

Du pont on découvre toute la ville assise sur un socle de roches, derrière les vestiges de ses remparts: une couronne d’églises avec les fleurons de leurs lanternes, la cathédrale au milieu, avec ses deux coupoles dressées parmi les clochetons de pierre alignés comme des cyprès.

ENTREE DE SALAMANQUE

Entrée de Salamanque

Salamanque a conservé de son passé un ensemble de monuments du moyen-âge et de la renaissance d’une telle richesse qu’il lui a valu le surnom de petite Rome. Cela tient à l’unité de son architecture, à l’étonnant ensemble monumental qu’elle constitue, à l’homogénéité de la pierre dont elle est construite d’un grès clair devenu couleur d’ambre, à ce que je ne sais quoi qu’on appelle l’ambiance et que l’on pourrait appeler le sentiment. On n’en finit pas de flâner et si l’on repasse dix fois dans la même rue, on y trouve toujours des beautés nouvelles.

Partout, on découvre de ces admirables façades plateresques qui sont les orfèvreries de pierre de l’Espagne. Leur opulente floraison de rinceaux, de statues, de scènes bibliques, d’écussons, épanouie du sol jusqu’au toit est toujours encadrée de murailles nues qui semblent contenir son exubérance.

CATHEDRALE ET UNIVERSITE NE FONT QU UN

La cathédrale et l’université ne font qu’un

FACADE DE LA CATHEDRALE

Façade de la cathédrale

La double cathédrale fait bloc avec l’université.

Nous y pénétrons par la porte du pardon authentique retable en pierre qui raconte la nativité et l’adoration des rois mages.

PORTE DU PARDON DETAIL     PORTE DU PARDON
Si la nef de la Nueva est claire, svelte, rayonnante de ses ors dont la voûte est peinte au dessus de l’autel, celle de l’Antigua a la pure et simple majesté des sanctuaires romans. L’Antigua et surtout les chapelles du cloître étaient le premier siège de l’université.

CATHEDRALE NUEVA

Cathédrale Nueva

COUPOLE INTERIEURE DE LA CATHEDRALE

Coupole intérieure de la cathédrale

On accède aux toits par la Torre del Gallo.

TOUR DU GALLO    TOUR DU GALLO DETAIL

De la haut, on découvre la ville dans toute sa splendeur et la tour de Gallo de style roman tardif d’inspiration byzantine.

VUE DES TOIT 2      VUE DES TOITS

Nous nous attardons devant la Casa de las Conchas, palais ainsi nommé parce que la façade est régulièrement ornée de coquilles en pierre. Nous le ressentons comme un hommage aux pèlerins de Santiago.

MAISON AUX COQUILLES     MAISON AUX COQUILLES DETAIL

Nous aboutissons à la Plaza Mayor, une des plus belles d’Europe. Formant un quadrilatère entouré de galeries, elle reste le centre vital de la cité. Tous les soirs nous y retrouverons nos amis suisses et allemands.

HOTEL DE VILLE    ARC DES ROIS GRAND PLACE

S’il existe en Espagne qui peut avec raison porte le nom de ville conventuelle par le nombre et le style de ses couvents, c’est bien Salamanque. Si l’on y trouve, comme ailleurs, la simplicité qui caractérise la piété de ses fondateurs, ici s ‘est concrétisé le désir constant des différents ordres de posséder une maison proche de l’université afin que soient formés leurs membres.

Le plus important est sans aucun doute le couvent dominicain de San Esteban.

SAN ESTEBAN

San Esteban

Toutefois, l’importance de ce couvent ne tient pas seulement à son rôle dans le domaine de l’enseignement au sein de la ville universitaire mais aussi au fait que ses murs et ses occupants furent acteurs et théâtre de faits essentiels dans la culture espagnole du XVème siècle. Il suffit de rappeler le soutien apporté par cette communauté au projet de Colomb en la personne de son prieur et théologien, frère Diego de Deza, personnage le plus important à l’époque des rois catholiques. Dans ses lettres Colomb se souvient avec gratitude du frère Diego de Deza à qui il attribue le mérite « de ce que vos Altesses possèdent les Indes et que moi, je reste en Castille ». Serait-ce là l’explication du nom de Saint Domingue donné à la capitale de Hispanhola, l’actuelle république dominicaine? Il est vrai que Diego de Deza défendit lui-même devant le pape Jules III la construction de la cathédrales des Amériques à Saint Domingue. Le lien entre le couvent de San Esteban et l’aventure américaine ne se limita pas à ces préliminaires car ce fut également de là que s’élevèrent les premières critiques contre le processus de conquête de ce continent à l’époque de Philippe II.

La rénovation du couvent se fit au XVIème siècle sous l’impulsion du frère Juan Alvarz de Toledo, fils du second duc d’Alba.

La façade principale est l’un des exemples les plus connus de l’architecture plateresque: véritable retable avec en son centre la lapidation de Saint Étienne.

SAN ESTEBAN PORTAIL

Le cloître des rois est d’une architecture riche et grandiose. Ses galeries le relient aux principales dépendances du couvent.

CLOITRE DE SAN ESTEBAN

On accède au second niveau par un escalier qui porte le nom du frère de Soto qui le finança grâce aux bénéfices qu’il retira de ses écrits. C’est un escalier dit en « coin de cloître » totalement détaché du mur et dont les seuls appuis sont ses deux extrémités.

SAN ESTEBAN ESCALIER        SAN ESTEBAN ESCALIER STE MARIE MADELAINE Sainte Marie Madelaine
C’est ainsi que se termine notre parcours. Nous y avons découvert une région riche en patrimoine, une nature exubérante et retrouvé l’esprit d’entraide et d’amitié qui caractérise les chemins de Santiago.