Comme chaque fois nous prenons le TGV Bruxelles Paris puis le train de nuit pour Madrid. De là, nous projetons de prendre le train pour Caceres pour rejoindre Alcantara sur le Tage à la frontière Portugaise. Nous irons rejoindre Canaveral sur la Via de la Plata en passant par Brozas et Garovillas. Nous la quitterons au col de los Castanos pour rejoindre le parc naturel de Monfrague dont nous ferrons le tour par serradilla, Torrejon el Rubio, Jaraicejo, Casas de Miravete, Romangordo, Belvis de Monroy, Serrejon, Villareal de San Carlos, Malpartida de Plasencia. Après un répit d’un jour à Plasencia, nous reprenons le chemin pour Arroyomolinos de la Vera pour trouver le GR 111 qui passe par Passaron de la Vera, Jarais de la Vera, Garganta de Olla, Cuacos de Juste, Jarandilla de la Vera. Nous allons suivre à rebours le chemin que Charles Quint a pris pour rejoindre la vallée de Jerte, puis rejoindre la vallée du Rio Ambroz à Hervas. Nous rejoignons la Via de la Plata à Banos de Montemajor que nous suivrons jusqu’à Salamanque, fin de notre itinéraire.
Caceres
Comme chaque fois nous prenons le TGV Bruxelles-Paris, puis le train de nuit pour Madrid.
Suite aux grèves du rail en France, nous arrivons trop tard à Madrid pour prendre notre correspondance pour Caceres. La prochaine est pour cette après-midi, nous nous consolons en prenant un bain de foule dans le quartier très animé du Rastro.
Caceres
Par effet de cascade, quand nous arrivons à Caceres, il est trop tard pour la correspondance d’Alcantara que nous ne pourrons prendre que demain à 13 heures.
Ce contretemps nous a donné le temps de revisiter Caceres. La ville occupant une position stratégique sur la Via de la Plata fut entourée de remparts par les romains au sommet de la colline. Au moyen-âge, elle passa alternativement aux mains des musulmans et des chrétiens. Ce furent les almohades qui reconstruisirent ses murailles. Le parasitisme de la vie a si bien tout envahi qu’il devient difficile de les retrouver. La tour de Bujaco sur la Plaza Mayor en est sans doute un fragment comme l’Arco de la Estrella
C’est ici la ville des conquistadores qui ont drainé toutes les richesses des Nouvelles Indes. Ils revenaient luisants de poudre d’or et se faisaient bâtir des demeures à leur image, fermées comme des forteresses pour y cacher les trésors qu’ils avaient amassés. Les palais sont majestueux et renfrognés, hautes murailles nues presque sans fenêtre bâtis d’un granit jaune très dur et résistant. Les palais, les églises voisinent presque côte à côte empreints de cette fierté défensive. Nous remarquerons la maison des Carvajal aujourd’hui office du tourisme, le palais des Toledo-Moctezuma, Isabelle de Moctezuma étant la file du dernier roi aztèque, le palais épiscopal, et plus spécial les deux palais des Golfines symboles du pouvoir et de l’orgueil de cette noblesse : sur la façade on peut lire : ”aqui esperan los Golfines el dia del Juicio ”(Ici les Golfines attendent le jour du jugement). Cela nous rend songeurs quand on pense à leur origine douteuse : d’après certains, il aurait s’agit de bandits médiévaux qui blanchirent leur argent en construisant ces fastueuses demeures ce qui leur permit de s’intégrer dans la haute société de l’époque.
Palais des Toledo Moctezuma Casa del Sol Palais de los Golfines de abajo
Une petite visite de la concathédrale Santa Maria nous fait découvrir le magnifique retable en cèdre œuvre des maîtres Rocque Balduque et Guillen Ferrant. Le pavement est un authentique musée héraldique. Les murs de Santa Maria sont revêtus d’armoiries, de cartouches, de figures en relief sévères qui sont les tombeaux de tous ces plébéiens partis en guenilles pour les Grandes Indes et revenus chargés de trésors et de quartier de noblesse. Leur vanité posthume à toutes les hauteurs des chapelles pave l’église d’emblèmes et de lambrequins.
Nous trouvons l’église Saint Jacques hors les murs. Construite au XIIème siècle, elle exhibe sur sa façade ses coquilles. Elle fut érigée sur un ermitage fondé par les frères de Caceres défenseurs de la ville pendant la reconquista et embryons du futur ordre de Santiago.
ALCANTARA
Arrivés à Alcantara, nous cherchons un taxi qui pourrait nous conduire à Brozas où nous dormirons ce soir. Point de taxi et nous ne sommes pas surs d’en avoir un. Nous n’avons qu’une heure trente pour visiter Alcantara avant le dernier bus. C’est donc au pas de course que nous visitons la ville alors qu’elle mérite que l’on s’y attarde plus longtemps.
La ville conserve encore une partie de ses remparts et renferme de nombreux palais blasonnés.
L’église de Santa Maria de Almocovar du XIIIème siècle a été construite sur l’emplacement de la mosquée. Devant l’église, nous remarquons la statue de San Pedro de Alcantara. natif de la ville : il est le saint le plus vénéré de l’Extramadure.
Le couvent San Benito était le siège de l’ordre militaire d’Alcantara qui joua un rôle important dans la reconquête de territoires pris par les musulmans.
Son pont sur le Tage, construit sous Trajan, nous impressionne par ses dimensions : 204 m de long, 61 m de large.
Brozas
Brozas fut une ville importante jadis comme le démontrent les maisons blasonnées, les vestiges du château fort et l’église Santa Maria la Mayor qui monumentale domine le village.
Nous logeons au couvent de la Luz, ancien couvent du XVIème siècle converti en hôtel. Très bonne adresse pour celui qui cherche la tranquillité.
Garovillas
Ce matin, je suis réveillée par le bruit du vent. Nous l’aurons de face toute la journée.
La Canada part derrière le terrain de football.
Nous traversons la route. Normalement, nous devons continuer toujours tout droit mais au niveau de la ferme de Valencia, nous devons chercher le chemin qui se perd dans la végétation. Nous pataugeons quelque peu dans la boue dans un chemin entouré de murs et de ronces. Nous arrivons à nous dépêtrer et atteignons une route qui monte jusqu’au col. Les vaches n’ont pas l’habitude de voir des randonneurs : elles détalent à notre passage.
Nous passons à coté du couvent Saint Antoine complètement en ruine.
Au centre du village, nous admirons la superbe place bordée de maisons à soportales. C’est là que se trouve l’ancienne forteresse du XIIIème siècle convertie en palais par les contes de Alba de Liste. Actuellement, le bâtiment a été transformé en un confortable hôtel : Hospederia Puente de Alconetar où nous logerons. Il va pleuvoir toute la soirée et toute la nuit.
Cartes utilisées :677-1, 677-2, 649-4
Canaveral
Le lendemain matin tout est détrempé mais il ne pleut plus. Nous décidons de prendre la route de Caceres Ex 302 pour rejoindre la via de la Plata mais comme la Canada à droite fait moins de détours que la route nous la prenons. Nous perdons ses traces et nous nous trouvons dans la propriété d’un ancien moulin. Je m’étale en glissant sur une pierre moussue et m’offre une belle coupure au niveau du front. Après avoir pansé grossièrement la plaie, nous escaladons un mur de pierre pour nous retrouver sur le bon chemin qui va nous ramener au bon endroit sur la route.
Il se remet à pleuvoir mais nous ne pouvons pas nous empêcher d’admirer les vues sur les eaux du barrage d’Alcantara.
Nous arrivons sur la via de la Plata déplacée sur la N630 car elle a été submergée par les eaux du barrage.
Nous traversons les rio Almonte et Tajo. Le pont romain d’Alconetar avec ses 290 m de long et ses 16 arcs traversait le Tage. Il a été déplacé lors de la construction du barrage, nous ne le verrons pas. A gauche, on peut voir la gare au milieu de nulle part qui dessert le train régional Madrid Caceres. Quelques mètres après le club nautique, nous trouvons l’hôtel rural Lindamar où il y a moyen de manger.
A partir de là, nous quittons la route et prenons le chemin bien balisé jusqu’à Canaveral : il y a encore 12 km à parcourir. Nous profitons des dernières belles vues sur la vallée du Tage puis il se remet à pleuvoir sans interruption.
Nous arrivons dégoulinants à l’hôtel Malaga. Nous y trouvons réconfort et l’atmosphère amicale des pèlerins où chacun raconte les péripéties de la journée. L’un d’eux, médecin, soigne ma plaie au front et me met des steristrip, article à ajouter à notre trousse de secours.
Cartes utilisées : 649-4, 650-3, 650-1
Livre : La Via de la Plata édition espagnole éditée par El Pais Aguilar
Serradilla
Ce matin, le temps est douteux et la pluie est annoncée. Nous continuons par la Via de la Plata jusqu’au col de los Castanos.
Là nous quittons la Via de la Plata et prenons la route de Casas de Milan qui est à 4km. On y trouve des commerces, bars et restaurant.
Un paysan nous déconseille de prendre le chemin que nous voulions prendre en longeant la Sierra de Santa Catalina : nous risquons de nous heurter à des clôtures. Comme le sol est encore détrempé de la veille, nous n’insistons pas. Nous choisissons de prendre la route » au sec » d’autant plus qu’il n’y a pas beaucoup de circulation. A peine partis, nous nous faisons rincer. Par la route c’est plus long. Avec nos bottines mouillées, nous marchons des kilomètres par des dehesas, en effet, bien clôturées.
Nous arrivons à Serradilla juste avant la douche finale. Nous logeons à l’hôtel Laurelles. Le propriétaire organise des randonnées à cheval dans le parc de Monfrague. Ce soir nous dégusterons des spécialités régionales dont la torta de casar plat très consistant pour une entrée.
Cartes:650-1, 650-2, 651-1
Torrejon el Rubio
Il aurait été plus simple de prendre la piste forestière de 21km qui conduit à la Estacion de Monfrague mais je voulais faire le tour du parc. Nous prenons la route de Torrejon el Rubio, seul moyen pour traverser le Tage. Les points de vues sont superbes. Nous faisons nos premières photos de vautours.
Nous quittons la route à droite pour prendre la Colada Torrejon el Rubio Talavan (GPS :74765004404900). Nous franchissons le portique de la Finca San Valentin. Nous continuons tout droit pour nous heurter à un premier portail que nous savons ouvrir. Nous franchissons un gué, le chemin est à moitié effacé. Nous surprenons au loin une biche avec son faon et une harde de huit chevreuils.
Nous passons un deuxième portail puis un troisième qui nous conduit à la route. 500 m plus loin nous pouvons reprendre une piste à gauche. Au niveau de l’étang prendre le chemin à droite qui conduit à la décharge (descombra), c’est bien le chemin de Torrejon. Nous aurons encore un gué à franchir. Nous arrivons juste avant l’orage comme hier. Nous logeons à la casa rurale Leyenda de Monfrague.
Heureusement que nous avions prévu une journée de repos à Torrejon car le lendemain fut très pluvieux
Nous découvrons à la Plaza Major l’église Saint Michel et le château des contes de Torrejon actuellement l’ayuntamento(mairie) qui gardent leur style gothique originale du XVIème siècle. Nous prenons un délicieux repas à l’hospederia de Torrejon d’où l’on jouit d’une vue superbe sur la sierra de Monfrague.
Il est possible de rejoindre Villareal San Carlos par la Canada Real Trujillana à condition de demander l’autorisation à l’office du tourisme
Carte : 651-1, 651-2
Jaraicejo
Nous voulions prendre l’ancien chemin de Jaraicejo. Normalement, les propriétaires doivent permettre le passage des servitudes mais ce n’est pas le cas ici. Tout est clôturé. Est-ce pour protéger le gibier qui est très abondant? Nul ne sait. Bref, nous devons suivre la Canada Trujillana qui est parallèle à la route de Trujillo. Comme le sol est détrempé, nous trouvons plus simple de suivre la route sur 24 km. Nous évitons une grosse averse au niveau du sanctuaire de Santa Maria de Hitos qui nous sert de refuge providentiel. Nous atteignons l’hôtel Mont Blanc juste avant l’orage suivant.
La ville est très ancienne et possède encore un petit noyau monumental : le palais épiscopal adossé à l’église Nuestra Senora de la Acuncion. Ils communiquent entre eux par un portique renaissance du XVIème siècle
Romangordo
Le sentier balisé débute sur la Plaza Mayor sous l’arc de l’église de l’Asuncion. Nous quittons la ville par la rue de Talavera par la partie haute de la ville. Nous arrivons à un croisement : nous continuons par le chemin principal au centre. Le chemin nous conduit à la Mesa de Cantaelgallo que nous suivons jusqu’au Camino Viejo que nous prenons à gauche. Celui-ci arrivons au vieux pont partiellement inondé par les eaux du barrage du Rio de la Vid.
PONT SUR LE RIO DE LA VID
Nous avons de très belles vues sur le pic de Miravete, la Sierra de Piatones et à droite la chaine montagneuse de las Villuercas.
Nous continuons par la Canada Real Leonesa. Nous nous trompons de direction et nous nous heurtons à la clôture de la Finca Tres Lindes. Nous longeons la clôture à travers la garigue pour rejoindre la Canada qui au niveau d’une Venta abandonnée est quasiment parallèle à la route. Il y a une piste pour faire l’ascension du Pic de Miravete à 839 m d’altitude. Il y a moyen d’y jouir d’une vue à 360° sur les Sierras environnantes : Monfrague, lasVilluercas, et Gredos. Mais aujourd’hui, le temps est beaucoup trop couvert pour y monter et nous redescendons par la Canada Real jusqu’à Casas de Miravete (bar).
De là nous prenons la route de Romangordo. Il existe bien un chemin de 13 km que nous ne prendrons pas car trop long pour notre itinéraire. Romangordo petit village pimpant, a été restauré d’une façon remarquable. Les maisons basses, la plupart à un étage, sont construites de pierre pour le soubassement et d’un mortier composé d’argile, pierres et bois pour le dessus. Nous logeons à la Casa rurale Sartenillo, maison bourgeoise du village. Comme aujourd’hui, le foyer des pensionnés ne sait pas nous servir à manger, nos hôtes très sympathiques nous offrent les délicieuses charcuteries locales comme repas.
Maisons traditinnelles
Cartes: 652-3
Casas de Belvis de Monroy
En quittant Romangordo, au niveau de l’abreuvoir à droite de la route, nous prenons un bon chemin entouré de murets. Il suit en balcon la route et nous mène au village de Higuera de Abdalat.
De là nous prenons le chemin des Minas de Nortense puis en suivant la piste, nous passons par deux cols: Collado de Garganta de Hunda et Collado de la Fuente de Corcho d’où nous jouissons de belles vues sur la Sierra..
Au bar Los Calzadores de Valdecanas de Tajo la serveuse accepte de nous servir un sandwich. Je me demande si ce n’était pas le repas qu’elle avait prévu pour elle –même…
On nous avait renseigné qu’il y avait moyen de passer par le barrage. Pour notre grande déconvenue, le passage est complètement clôturé et interdit : nous devons continuer par la route. Heureusement, il y a peu de circulation mais nous devons remonter tout ce que nous avons descendu. Nos efforts sont récompensés par de belles vues sur l’Embalse de Valdecanas et le château fort de Belvis de Monroy.
Reste à rejoindre Casas de Belvis où nous logerons à la Casa Rurale La cerca del Alcornoque : nous sommes dans un propret petit pavillon face à une dehesa d’alcornoque( variété de chêne liège) avec comme arrière plan la Sierra de Gredos, un enchantement. Nous y dégustons au souper un délicieux plat d’agneau de leur production.
Cartes : 652-3, 652-4, 652-2
. |
Belvis de Monroy
Le lendemain comme le temps est variable, nous renonçons de nous rendre à la ruine romaine remontée sur le bord des eaux du barrage de Valdecanas : le chemin de 9 km part de notre casa rurale et longe le lac( carte 652-2, 653-1).
Nous retournons à Belvis de Monroy par les petits chemins. Nous passons d’abord par l’ermitage de la Virgen de Berrocal dont le début de la construction date du XIIIème siècle sur un piton rocheux d’où il y a une vue imprenable.
Ensuite, le couvent Franciscain d’où, en 1523 partirent douze frères pour convertir le Mexique.
A Belvis de Monroy même : le couvent et l’église Santo Domingo en ruines, la picota( pilori) emblème du pouvoir de juridiction de la localité, quelques façades seigneuriales, l’église de Santiago et le château situé au sommet du massif granitique dominant le Campo Aranuelo.
Nous dînons au foyer des pensionnés, le restaurant le plus proche étant à quatre kilomètres le long de l’autoroute (hôtel Alonso de Monroy). Nous sympathisons avec un gars du cru qui parle français. Il prétend que le seigneur de Monroy descendait d’un templier français : ce nom à bien une résonance française…
De retour à Casas de Belvis, nous pouvons nous ravitailler dans le petit magasin du village. Arrivés à notre casa rurale, nous avons la désagréable surprise de ne plus voir personne : nous avons oublié de commander le repas du soir et le petit restaurant est fermé : il faudra se contenter de nos provisions.
Serrejon
Notre hôtesse nous conduit gentillement en voiture à l’entrée de Saucedilla. Cela nous permet d’éviter un détour pour traverser l’autoroute. Le village est à proximité des eaux du barrage de Almaraz Arrocampo et est donc l’endroit idéal pour l’observation des oiseaux.. Nous prenons la route ornithologique numéro 2 à la sortie du village. Elle nous conduit à la station de pompage numéro V. A coté il y a une petite étendue d’eau avec son observatoire à oiseaux.
Nous prenons la route à gauche puis à droite balisée jaune et blanc. Nous traversons une dehesa très sauvage. En chemin, nous tombons nez à nez avec un troupeau de cochons noirs.
Nous finissons par arriver à Serrejon. L’hôtel des thermes est encore à 1 km du village. De là nous avons une vue superbe sur la sierra de Gredos et sur la vallée du Tage jusqu’à Miravete.
Mais nous déchantons très vite : les bains sont fermés sauf le weekend et la cuisine est médiocre. Par contre le personnel est très sympathique : il nous explique le chemin que nous devrons prendre demain. En effet celui que nous avions projeté est fermé au public, ce qui va rallonger sérieusement notre itinéraire
Cartes :624-4, 652-1
Villareal de San Carlos
Après un petit déjeuner sommaire au prix prohibitif n’étant pas compris avec la chambre car nous avions réservé par internet : un bel arnaque cet hôtel…. , nous retournons à Se
rrejon.
Dans le village, il y a un petit hôtel rural qui semble bien sympathique : El Alcaudon.
A la sortie du village, près du lavoir, part notre chemin balisé :le Camino del Labrador.
Nous devrons aller toujours tout droit. Nous suivrons successivement le chemin de Callejon puis de Herguijuela par des dehesas bien arborées et des pâturages pour « ganado bravo » : des taureaux élevés pour les corridas. Heureusement, ils paissaient d’un autre coté car tout accident est à nos dépends.
Nous arrivons à la petite route qui suit le Rio Tietar. A la hauteur des anciens séchoirs à tabac, nous trouvons un hôtel nouvellement aménagé: Hôtel Puerta de Monfrague. C’est l’occasion de prendre un peu de repos et de nous ravitailler au restaurant d’autant plus que nous sommes encore à 9 km du barrage sur le Rio Tietar.
Nous passons d’abord par la porte de Monfrague, rendez-vous des ornithologues. Nous sommes happés par le spectacle : cigognes noires, vautours et bien d’autres encore.
Nous traversons le barrage puis remontons par la route. Nous reprenons le chemin de Villareal de San Carlos au mirador de la Tajadilla, balisé en jaune, : il démarre près de la rafraîchissante fontaine de los tres canos.
L’itinéraire fut long mais passionnant. Nous logeons dans une maison de village : El Cabrerin.
Cartes :652-1, 624-3 623-4, 623- 3
Montfrague
Ce village minuscule était sur le chemin des transhumances et servait de refuge aux bergers et aux troupeaux.
Nous suivrons un itinéraire en boucle qui fait le tour du cœur du parc de Monfrague.
Le chemin passait par le pont de Gardenal actuellement sous eaux avec les pluies de cet hiver et de ce printemps. Ce fut l’évêque de Plasencia Don Juan de Carvajal qui commanda la construction de ce pont en 1450 pour faciliter le passage du Tage qui se faisait en barque. Nous devons franchir le Tage par le nouveau pont. Ce sont des essaims d’hirondelles qui y virevoltent.
Le sentier démarre au niveau de la Fuente del Frances, il monte à travers un bosquet méditerranéen jusqu’au fort probablement d’origine arabe. De là le vue sur les alentours est stupéfiante : le Tage, les dehesas se dévoilent à notre regard.
La petite chapelle de Nostra Senora de Monfrague est blottie au pied du fort.
Nous descendons par l’escalier jusqu’au parking. Là, pour ceux qui ne veulent plus marcher, une petite navette passe régulièrement : les horaires sont affichés. En continuant par la route, nous passons par le spectaculaire Salto del Gitano lieu de prédilection pour l’observation des vautours qui y nichent. Nous rentrerons par la route car le chemin est inondé
Malpartida de Plasencia
Nous voilà repartis toujours sur la Canada real de Trujillo vers le camping de Monfrague. En quittant Villareal de San Carlos nous prenons la route vers le nord sur 400 m. La Canada Real est indiquée à gauche : elle monte dans la garigue, retraverse la route puis monte vers l’Alto de la Serrana près la tour de vigile(523m).
Là haut, nous contemplons la vue sur le parc de Monfrague et vers Malpartida de Plasencia avant de redescendre. Au camping, nous sommes heureux de trouver un bon restaurant. Nous avons déjà fait 20km et cette halte vient à point pour nous mettre à l’abris des ardeurs du soleil.
Il nous reste 7 km à faire pour atteindre Malpartida de Plasencia par la Cordel del Valle. En quittant le camping, nous passons sous le pont de chemin de fer, puis nous prenons directement la piste à droite. Le chemin est bien indiqué. Attention ! au niveau de El Garascal, continuer tout droit sur la piste. Notre Hôtel Canada Real est au pied du Cordel.
Cartes: 623-1, 623-3
Plasencia
Nous consacrons la journée du lendemain à la visite de Plasencia. La ville est à seulement 7 km mais nous nous y rendons en bus car le chemin suit une route où il y a beaucoup de circulation. La ville qui s’élève au-dessus du Rio Jerte fut fondée par le roi Alfonso de Castilla dont la statue équestre fait face à la porte del Sol.
L’origine de la ville est clairement militaire : les murailles, construite en un an, donnent à la ville un aspect de forteresse.
C’est au quinzième siècle que la noblesse s’y installa. Nous nous baladons dans les vieux quartiers avec leurs rues étroites bordées de maisons de pierre portant les blasons des grandes familles Estrémadure : Mirabel, Toledo, Monroy, Carvajal…
La cathédrale de Plasencia était à l’origine une grande église romane qui cessa de plaire au chapitre à la fin du XV ème siècle. Il fut décidé qu’on en bâtirait une autre plus belle, mais pour ne pas interrompre le culte, on dressa un mur aux trois quart de la nef et on démolit l’autre partie du coté de l’abside. Pendant que les offices continuaient dans la partie restée intacte, de l’autre coté, on construisit la nouvelle abside, les transepts, et le chœur central, ce dernier adossé au mur de séparation. On s’aperçut alors qu’on avait eu trop d’ ambition et qu’il n’y avait plus un maravédis dans les caisses et l’on réserva pour des temps meilleurs l’édification du reste. Ceux -ci ne sont jamais venus, le mur est toujours là. La cathédrale coupée en deux, mi-partie romane et renaissance, faite de deux églises qui communiquent entre elles par une porte: la neuve, très belle, lancée, lumineuse avec une voûte qui chante; l’ancienne, recueillie, un peu sombre qui n’est plus qu’un bout de nef. L’ancienne partie a conservé une chapelle romane du même style que l’Antigua de Salamanque avec sa coupole en tiare et ses ornements à la Byzantine populairement appelée la Torre del Melon.
Torre del melon
Nous avons aimé l’église Saint Nicolas de style roman : son retable flamand, ses fonds baptismaux du VIIIème siècle.