Arroyomolinos
Les oiseaux se chamaillent devant la fenêtre de notre chambre. Ils finissent par nous réveiller. Quel bonheur de pouvoir déjeuner à 7 heures 30 : nous pourrons partir au frais. Nous avons un petit brin d’inquiétude car le chemin n’est pas balisé. Nous continuons par le Cordel del Valle qui rejoint la route que nous prenons à droite. Nous la suivons jusqu’à un carrefour avec une route plus importante(ex 203) : nous continuons tout droit sur une petite route. Nous passons par la Dehesa Boyal.
Après un gros kilomètre, nous prenons la piste à droite après avoir passé un portail pour bétail : Camino de Malpartida-Arroyomolinos. Nous continuons toujours tout droit.
Le chemin encadré par deux murets devient de plus en plus impraticable : le terrain est humide et spongieux et est envahi de végétation dont des ronces. Nous escaladons le muret pour passer dans la prairie à droite. Nous suivrons le mur par la prairie jusqu’au bout où nous trouvons un portail que nous pouvons ouvrir.
Nous continuons tout droit entre deux murs. A la fin du chemin, nous obliquons à droite à travers la prairie jusqu’à la ligne de haute tension. Là nous retrouvons un chemin à gauche entre deux murs près d’un séchoir à tabac.
Nous passons la rivière sur un petit pont. Nous arrivons au niveau d’un autre séchoir à tabac et de quelques maisons inhabitées que nous longeons en suivant l’aqueduc. Nous arrivons sur une prairie que nous traversons pour franchir la rivière par un petit pont caché par un portique peu visible.
Plus loin nous arrivons sur un chemin asphalté à coté de la Casa del Labrador. Nous reprenons un sentier à gauche qui débouche sur la route de Arroyomolinos : nous y sommes. Notre hôtel : la Pena Alba est situé sur la route à gauche à l’entrée du village. L’hôtel très luxueux avec tennis, piscine, table de pingpong est très visiblement peu habitué à accueillir des randonneurs.
Nous montons au village d‘où l’on jouit d’une belle vue sur la région. D’ailleurs la tour séparée(atalya) de l’église devait servir de poste d’observation Apparemment les villageois ne voient pas souvent des touristes non plus.
Cartes : 623-1, 623-2, 599-3
Cuacos de Yuste
Nous ne recevons le petit déjeuner qu’à 9 heures : trop tard pour partir à pied quand il fait chaud. Nous suivons le GR 111. Nous longeons la route qui passe sous le village. Le sentier balisé rouge et blanc démarre à gauche juste avant le garage du carrossier, nous traversons la route de Passaron puis grimpons la colline par un sentier empierré qui longe la Pena Alba.
Là haut les vues sur la vallée sont très belles. Nous perdons beaucoup de temps à chercher les marques au niveau d’un pâturage après une fontaine disposée en cascade appelée Pilar de los Bureros.
En fait, il faut rester à la même altitude : nous les retrouvons en dessous d’une vieille bâtisse : le chemin est bien visible encadré de ses deux murs mais le fermier l’a barricadé avec des ronces. Nous escaladons le mur un peu plus bas et suivons le chemin par la prairie car celui-ci est envahi de chardons.
A la fin de la prairie, nous repassons le mur : à partir de là, le chemin est à nouveau praticable à part que les herbes sont hautes. Avec ces embarras, nous mettons deux heures pour atteindre Passaron de la Vera.
Le village est très pittoresque : le palais des Contes de Osorno avec ses grandes cheminées, l’église del Salvador du XV ème siècle, ses maisons à balcons de bois
Comme nous devons rattraper le temps perdu, nous descendons à Jaraiz de la Vera par la route. Nous y trouvons un bon restaurant.
Comme nous cherchions le chemin de Garanta de Olla, une passante qui connaît les chemins locaux nous conseille de nous y rendre par la route : c’est plus court : 7 km au lieu de 9
Garganta de Olla vaut le détour : à croire que le village n’a plus changé depuis Charles Quint. Si nous avions été raisonnables, nous nous serions arrêtés là : il y avait un hôtel confortable.
Le pont
Nous passons par un beau pont sur la Garganta Mayor
Nous suivons les gorges par un sentier malheureusement bétonné car cela retire beaucoup du caractère sauvage de l’endroit.
Ensuite, nous montons progressivement vers Cuacos de Yuste. Nous apercevons un peu plus haut le Monastère de Yuste accolé à la colline au milieu des bois.
Nous arrivons à Cuacos de Yuste à 8 heure 30 du soir.
Nous logeons dans le superbe hôtel Abadia de Yuste.
Cartes : 599-3, 559-1
Jarandilla:
Nous consacrons notre matinée à visiter le Monastère de Yuste ouvert sans interruption de 10 à 17 heure, Celui-ci, dernière résidence de Charles Quint est à 2 km du village. Il fut fondé par les moines Jerimonites puis agrandi au XVème sous le patronage du conte d’Oropesa.
Les lieux sont austères et propices à la méditation. L’empereur s’y installa le 3 février 1557 et y mourut le 21 septembre 1558 de paludisme. Il pouvait suivre la messe de son alcôve tapissée de noir quand ses attaques de goutte l’empêchaient de bouger. Selon ses volontés, son corps fut enseveli dans un cercueil de châtaignier sous l’hôtel de l’église, la poitrine sous les pieds du prêtre disant la messe. Son fils plus tard le fit transposer au panthéon de l’Escorial.
De retour à Cuacos, nous visitons d’abord ce village, typique de la Vera : sa place entourée de portiques, la maison où son fils naturel Don Juan d’Autriche écoula son enfance.
Ensuite, nous reprenons notre GR111 dont ce tronçon est commun avec la Ruta del Emparador : la route de 10 kilomètres que l’empereur emprunta pour se rendre à Yuste avec sa suite. Le chemin, bien balisé débute près de l’église de Cuacos, il passe entre les jardins cultivés d’olivier, cerisiers, vignes puis passe par une gorge boisée.
Entre les arbres apparaît le pont de Tejar sur la Garganta de los Guachos avec à sa droite une belle cascade.
Nous le traversons puis remontons vers Aldeanueva de la Vera où il y a moyen de se ravitailler.
A la sortie du village au niveau du cimetière, nous reprenons le chemin qui passe par la Garganta de San Gregorio après avoir traversé un pont du même nom. Nous rejoignons la route au Collado de Miraelrio. Le chemin nous descend jusqu’au pont Parral qui traverse la Garganta Jaranda. Puis remonte à Jarandilla de la Vera.
Nous montons la calle Marina puis de los Carro qui débouche à l’église Saint Augustin en face du Parador de Jarandilla ancien château des contes d’Oropesa où nous logerons. Il fut la résidence temporaire de Charles Quint pendant les trois mois qu’il fallut pour que les travaux s’achèvent à Yuste.
Cartes 599-1, 599-2
Jerte
Le lendemain, nous repartons par le Camino Jarandilla-Tornavacas balisé jaune et blanc. Le chemin est bien signalé mais très long : pour bons marcheurs. Nous prenons la route sous le château jusqu’au pont de Serradilla. Là, nous prenons la piste à droite qui conduit au pont de Palos.
Le chemin nous monte progressivement jusqu’au col de las Yegas (1475 m).
Là haut, au sud, nous contemplons la Vera avec les villages que nous avons visités, de l’autre coté, une vallée inhabitée tapissée de bruyères en fleurs avec comme toile de fond la montagne enneigée.
Nous descendons pour traverser un pont visible du chemin. Les choses se corsent au niveau de la Garganta de las Yegas : la progression devient difficile à cause de l’étroitesse du chemin en partie caché par les bruyères. Le paysage devient abrupt et vertigineux, les roches de granit se précipitant au fond de la gorge.
Ensuite une forte descente en zigzag nous conduit au Puente Nuevo qui traverse la Garganta Tres Cerros. Cette belle construction en pierre constituée d’un seul arc semble suspendue dans l’air.
Nous le traversons puis remontons vers la Cuerda de los Lobos où nous quittons le chemin pour prendre la piste à gauche. Après quelques boucles nous arrivons enfin au camping Valle de Jerte. Nous y trouvons les panneaux expliquant le trajet de la spectaculaire Garganta de los Infiernos que nous n’avons pas eu le temps de parcourir. Encore un peu de courage pour traverser le pont sur le Rio Jerte et voilà, nous sommes enfin arrivés à notre hôtel Los Arenales plutôt fatigués mais heureux de notre journée. Nos pensées vont à Charles Quint qui du franchir ces montagnes avec un équipage tiré par des chevaux. Les annales racontent que par endroit le chemin était tellement étroit que sa litière a dû être portée à dos d’homme et qu’il arriva à Jarandilla complètement exténué.
Cartes :576-3 , 599-1, 599-2
Itinéraire classique décrit dans de nombreux livres sous le nom de Ruta Carlos V : Tornavacas-Jarandilla. Nous l’avons un peu raccourcie pour nous rendre à Los Arenales à proximité de Jerte.
Référence bibliographique : Los mejores excursiones por El valle del Jerte y Ambroz( El Senderista)