Voici le début de la fin: TGV bruxelles, Paris, train Paris gare de Bercy( une partie des lignes est en grève, heureusement pas la nôtre) vers Sermizelles. Un charmant Monsieur nous propose de nous amener en voiture à Vézelay car il y a encore une demi heure d’attente pour le bus. Comme le temps est beau, il fait un détour par la chapelle cordelles fier de montrer la beauté de son pays natal. Cette année le gîte des pèlerin est ouvert mais nous préférons loger dans un hôtel. Nous sommes impatients de monter à la collégiale dont la façade, remaniée par Violet le Duc, est illuminée par le soleil couchant
La journée commence par les laudes à la basilique: psaumes et cantiques chantés par les moines et moniales suivies par l’émouvante bénédiction des pèlerins dans le chœur. Ici le chemin prend sa dimension spirituelle: le chœur gothique est illuminé par le soleil levant.
Les colonnes sont surmontées de superbes chapiteau romans histories.
Nous faisons le tour de la basilique pour contempler le paysage des terrasses. C’est celui que nous allons parcourir aujourd’hui.
Notre itinéraire se fera aujourd’hui par de petits chemins de campagne. Nous passons par Saint Père sous Vézelay. L’église restaurée par Violet le Duc est remarquable de par son avant-porche et son clocher. Au quatre angles du clocher, sonnent les anges pour rappeler les morts.
Nous prenons notre repas à Pierre Perthuis à l’hôtel des deux ponts
A Bazoches, nous faisons une petite halte au château de Vauban. Ancien château féodal remanié par celui-ci.
A la sortie du château nous sommes surpris par la pluie. Heureusement nous ne sommes pas loin de notre destination. Nous passons sous l »église romane Saint Hilaire. Elle renferme les sépultures de la famille Vauban.
Nous logeons au Moulin de la Serre, les gîtes renseignés dans le guide étant fermés. Le restaurant, magasin du village est également fermé à notre grande déconvenue. Notre hôte gentiment nous improvise un repas délicieux
Ce matin , nous quittons Bazoches tôt car de la pluie est annoncée pour cet après -midi.
Nous passons par de petits villages très pittoresques mais tous vides d’habitants.
Nous arrivons à Corbigny vers 14 H 30. Tout est fermé. Nous nous arrêtons au premier hôtel que nous voyons: l’hôtel de l’Europe, malheureusement son restaurant est fermé.
Le seul endroit où il y a un peu d’animation est l’église: on y chante des chants Gospels.
Nous trouvons le seul restaurant ouvert: La Buissonnière. Ils ont également des chambres à un prix plus démocratique.
Avant de partir nous faisons quelques emplettes car hier nous avons mangé tout notre saucisson.
A Chitry les Mines nous passons devant la maison de Jules Renard.
A Guipy le café du commerce fait épicerie , dépôt de pain et restaurant( menu à 12.5 Euros). Mais nous continuons: nous n’avons fait que 10 km.
Saint Reverien se voit au loin dans le creux de deux collines. Nous y sommes reçu par une averse de 10 minutes. Nous nous réfugions dans le corridor de la mairie.
Puis nous allons visiter la très belle église romane aux chapiteaux historiés.
A partir de là nous devons suivre une départementale. Heureusement , il n’y a pas trop de circulation.La chambre chez Monsieur et Madame Cabarat est encore à 4.5 km de Moussy. Nous aurons fait 26.5 km.
Jusqu’à Premery notre chemin traverse la campagne. Premery est une ville plutôt triste
A la sortie de la ville nous trouvons de nombreuses industries moribondes à part l’usine de biodiesel et celle de transformation d’aluminium.
Nous continuons à travers bois sous la pluie jusqu’à Guérigny. Nous logeons à l’hôtel du commerce.
Les anciennes forges royales ont fait la prospérité de la ville depuis le XVIII ème siècle. Elles fabriquaient les encres et les chaines de bateaux. Celles-ci fonctionnaient grâce à la force hydraulique produite par la Nièvre. Pierre Babaud de la Chaussade, maître des forges profita des ressources naturelles locales : le minerai de fer, les forêts de chênes et les nombreuses rivières pour développer cette industrie
La journée commence avec de la bruine qui se transforme en pluie battante. A Urzy nous décidons de prendre le bus pour Nevers, très belle ville le long de la Loire.
La cathédrale Saint Cyr et Saint Julitte possède deux chœurs dont un roman décoré d’une fresque avec un Christ Pancreator en face du chœur gothique. En 1944, la cathédrale a été bombardée et la nef ainsi que les vitraux ont été détruits. Des artistes ont refait des vitraux contemporains qui cadrent bien avec la cathédrale.
Au cœur du quartier des faïenciers, le musée des faïences Frederic Blandin sur le site d’une ancienne abbaye bénédictine expose une très belle collection de faïences de Nevers. C’est le Duc de Gonzague qui fit venir d’Italie des verriers puis des faïenciers qui prospérèrent à Nevers. Il s’agit d’un mélange de marne et d’argile. la faïence est d’abord cuite à 1000° puis est trempée dans un bain d’émail qui lui permet de recevoir la décoration peinte à la main puis repasse au four.
Nous traversons la Loire par le seul pont. Nous sommes distrait par le ballet des hirondelles et des sternes au raz de l’eau. Nous suivons ensuite le chemin à droite qui longe la Loire. Au loin nous voyons l’île aux castors.
Nous franchissons le pont canal au dessus de l’Allier. Nous ne sommes plus loin de l’hôtel de la grenouille où nous logeons
Nous avons demandé à l »hôtelier de nous conduire à La Chapelle Hugon car nous avons mal calculé notre étape. Nous devons attendre quelque peu le temps que l’hôtelier finalise la location de vélos pour des australiens qui vont descendre la Loire jusqu’à Nantes.
De là nous suivons le chemin de hallage du canal Bouché jusqu’à Grossouvre Où nous nous trouvons face à face avec les tuileries d’Aubois. A partir de là nous commençons à suivre le canal du Berry par le chemin de hallage dans un paysage qui aurait pu inspirer le peintre Sisley. A Sansoin , nous trouvons un restaurant ouvert à l’hôtel du commerce
Nous continuons le long du canal jusqu’à Augy sur Aubois. Au village , on peut encore trouver une église romane mais nous ne ferons pas le détour à cause de la pluie. Nous nous rendons au plus vite au refuge tenu par un couple de hollandais qui nous ont vraiment gâtes: repas du soir et petit déjeuner copieux ainsi qu’un pique -nique pour le midi.
La nuit fut pluvieuse et froide et ce matin au départ , il pleut toujours.
Nous continuons à suivre le canal du Berry sans rencontrer âme qui vive. Le canal a été déclassé à cause de son étroitesse et son manque de profondeur.
Nos pas s’arrêtent à Laugère à, 3 km avant Charenton sur Cher dans une superbe maison des années 30, construite par l »architecte Schmidt chez Monsieur Moreau. Le jardin, plein de charme, présente une belle collection de buis bien taillés( il y aurait une vingtaine de variétés).
Nous continuons à longer le canal jusqu’à Saint Amand Montrond.
Nous découvrons une église romane à Charenton du Cher
t Saint Pierre des Etieux
Nous logeons à Orval au lieu dit La Trollière dans un parc bien arboré.
C’est notre première journée de grand soleil. Nous traversons une campagne bocagère superbe.
Nous rejoignons sans difficulté Orcenais puis Loyé sur Arnon où nous faisons une petite halte gourmande.
En arrivant à Chatelet , nous admirons l’église romane de Puyferrand, le seul vestige de l’ancienne abbaye.
Nous logeons à l’hôtel du pont à Chatelet, ils nous ont préparé un panier pique -nique car le restaurant est fermé le dimanche
Ce matin, nous sommes avec un autre pèlerin: Henri; il suit le GR qui est beaucoup plus long et son épouse va venir le chercher à l’étape car ils ont une seconde résidence à proximité de la Châtre. Nous passons par Saint Jeanvrin où nous faisons une petite halte autour de son église qui a beaucoup de caractère.
Nous le retrouvons sur la route de Châteaumeillant.
Nous faisons une nouvelle halte à l’église romane deChâteaumeillant avec ses chapiteaux historiés. Dans le chœur, je contemple les chapiteaux de la genèse, Adam et Ève au paradis, la tentation, Dieu les chasse du Paradis, le premier crime de l’humanité: Caen tue Abel. D’autres chapiteaux sont décoré de masques, animaux fantastiques et de décors floraux.
Nous prenons un copieux repas à la pizzeria puis Henri décide de se joindre à nous jusqu’à Neret où son épouse nous embarque tous.
Nous irons passer la nuit à Aigurande à la frontière de la Creuse et de l’Indre.Nous ferons une petite halte à la source de la Bouzanne, site bien arboré qui invite au recueillement. Au pied de la source, se trouve un monument dédié à la Vierge et à quelques mètres un calvaire. Ce site est un lieu de dévotion depuis la nuit des temps.
Après une bonne nuit , nos nouveaux amis nous déposent à La Châtre, nous ne reverrons plus Henri qui marche à son rythme par un autre itinéraire.
Les chemins herbeux, bordés de hautes haies qui empêchent de voir le paysage, montent et descendent.
Nous entendons l’église de Sarzay sonner les 12 coups de midi. Notre GPS nous dit que nous sommes à 500 m. Dans le creux où nous sommes, nous ne voyons rien. Nous traversons un petit ruisseau puis nous montons. Là haut, nos perdons les marques: nous nous sommes complètement perdus. En cherchant nous apercevons au loin sur une autre colline le château de Sarzay où normalement nous devions arriver. Nous trouvons un chemin balisé rouge et blanc qui semble prendre cette direction. A notre grande surprise il nous ramène au ruisseau que nous avions traversé: nous avons tourné en rond: comme on nous a dit: « vous avez pris le manège enchanté de George Sand ». Il nous reste une solution pour ne plus se perdre: prendre la route.
Nous dînons à l’auberge en face du château. En étudiant la carte,nous constatons que nous nous étions arrivés non loin de l’abbaye de Varennes. Heureusement, l’aubergiste accepte de nous y conduire, cela permettra de rattraper le temps perdu .
Nous arrivons sans encombre à Neuvy Saint Sépulchre. Nous y trouvons une très belle église romane bâtie sur le même modèle que le Saint Sépulcre de Jérusalem: il renferme les reliques du sang du Christ et d’un clou de la croix. Il y a possibilité de loger mais nous avons réservé à Cluis.
Nous reprenons la route le long de l’étang où croissent une multitude de grenouilles.
Par des chemins herbeux, nous arrivons à Cluis vers 19H avec la désagréable surprise de trouver une porte fermée où nous avons réservé. Par bonheur, nous pouvons loger au gîte pour pèlerins en face de l’église: il est neuf. Tout s’arrange: la petite épicerie du village est ouverte: nous pourrons nous faire à manger
Partis à 9 heures nous arrivons vers 13 H 15 à Garguillesse ville des artistes mais point de restaurant ni de boutiques pour nous ravitailler. L’office du tourisme nous renseigne l’auberge en haut du village. Il sont d’accord de nous servir un repas. Cela monte , monte sur 500 m. Nos efforts sont récompensés par une belle vue sur la vallée de la Creuse, un bon repas et un accueil chaleureux.
De retour à Garguillesse nous visitons l’église romane: fresques et chapiteaux historiés de toute finesse,
et crypte très intéressante
Nous arrivons crevé à notre étape à l’hôtel de pont des piles en haut sur la route d’Eguzon; le chemin n’arrêtait pas de monter et descendre
Le lendemain , nous avons encore une belle journée avec beaucoup de montées.
Après Eguzon nous atteignons Crozant à travers bois. Au confluent de la Sedelle et de la Creuse, la forteresse dont l »enceinte a 1 km de longueur domine la vallée.
Ce lieu stratégique a été occupé depuis la préhistoire. Les premières constructions datent probablement de l’occupation de Hugues de Lusignan comte de la Marche et de son épouse Isabelle d’Angoulème veuve du roi d’Angleterre Jean sans terre.
Nous trouvons au pied du château un hôtel restaurant avec vue panoramique sur la Creuse.
Après le repas nous montons au village.
puis redescendons par la vallée de la Sedelle, lieu d’inspiration des peintre impressionnistes de l’école de Crozant .
Notre chemin nous conduit à la chapelle Baloue: église romane et château.
Nous continuons à monter par de petites routes champêtres jusqu’à Saint Germain Beaupré: église du XII ème siècle et château privé. Nous logeons dans une très confortable maison d’hôte tenue par des anglais.
Ce matin, il pleut une petite pluie fine qui transperce et mouille surtout que nous passons par de petits chemins herbeux.
A Saint Agnant de Versillat: église du XIIème et lanterne de mort.
En arrivant à la Souterraine nous sommes mis mal à l’aise par des gitans qui rodent sur les chemins et nous ne sommes pas les seuls: une pèlerine belge marchant seule nous a fait la même réflexion.
L’église Notre Dame fut construite sur la crypte d’origine gallo romaine. Nous y recevons un accueil jacquaire.
La porte Saint Jean est ce qui reste des murailles, elle ressemble curieusement à celle de Saint Jean Pied de Port.
Après un bon repas, nous sommes heureux de quitter les lieux: trois hommes disparaissent dans une haie, ils ont beaucoup de similitude avec les gitans qu’on a vu à l’entrée de la ville.
Le chemin suit une une départementale où il y a beaucoup de circulation: ce n’est pas très agréable. Pour une fois nous arrivons tôt à la maison d’hôtes de Saint Priest-la-Feuille. Nous sommes installés confortablement dans un petit chalet attenant à la maison.
Il nous servent un apéro original: du vin d’aubépine dont voici la recette: mettre macérer 3 semaines à l’abris de la lumière une botte de jeunes pousses d’aubépine dans 5 litres de vin, 1 kilo de sucre et 1/2 litre de gnôle à 45° filtrer et goûter
« La nature est éternellement jeune, belle et généreuse. Elle possède le secret du bonheur et nul n’a su le lui saisir »( Georges Sand: La mare au diable). c’est par ces pensées que nous commençons notre journée, nous parcourons de petites routes tranquilles et des chemins à travers bois.
Bénévent était une étape importante sur le chemin de Saint Jacques de par son abbatiale. Son église romane est remarquable par sa large nef, ses collatéraux étroits, ses coupoles,, sa lanterne octogonale surmontant le clocher. Le beau portail rappelle l’influence espagnole.
Nous profitons pour prendre notre repas au pèlerin tenu par un irlandais: ambiance irlandaise assurée. attention , il est fermé le mercredi après -midi. Il ne nous reste plus que 4 km à faire pour arriver à Marsac chez Bernie.
La boulangerie n’ouvrant qu’à 8 heure le dimanche, nous ne partons qu »à 9 heures.
Notre chemin monte à travers bois.
Nous ne pouvons pas nous tromper de chemin car près de la lanterne des morts, le chemin part pour Rocamadour, ce n »est pas celui-là qu’il faut prendre.
Nous sommes reçus par une averse à Saint Goussaud . Le gîte et le restaurant sont fermés. Nous nous réfugions sous le porche de l’église.
Pour une fois le GR est plus court: il évite Châtelus-le Marcheix qui est un détour. Il coupe à travers bois en passant par un site gallo-romain.
Arrivés à Billanges, nous devons retourner sur nos pas sur 3 km pour nous rendre à la ferme de Besse notre étape.
Le lendemain nous avons difficile de nous remettre en route car il pleut des cordes. Nous faisons une courte visite de l’église fortifiée de Billange.