Une halte à Bordeaux
Pour rejoindre Périgeux, nous avons décidé de prendre lé TGV Pour Bordeaux que nous ne connaissons pas. Nous y resterons 1 jours avant de prendre le train pour Périgeux.
Bordeaux est une halte majeur sur le chemin de Tour. Un parcours balisé par des coquilles sur le sol mérite d’être suivi. D’abord, c’est l’église Saint Pierre: sur le portail occidental, l’apôtre nous indique en pointant le doigt vers Compostelle.
Puis, c’est l’église Saint Eloi accolée à l’arche de la grosse cloche rue Saint James qui était le beffroi de l’ancien hôtel de ville.
Le clou de la visite est certainement la cathédrale Saint André.
Le portail royal vient d’être restauré. Déjà admiré par Violet le Duc, il n’était ouvert qu’aux visites royales. Trois mariages royaux y eurent lieu dont le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec le futur roi Louis VII. Le portail représente le jugement dernier: le Christ au centre entouré de la Vierge et de Saint Jean qui tentent de le tempérer. Les cercueils s’ouvrent faisant apparaître ici un roi, là un évêque…Le Christ est entouré par les apôtres.
A droite , Saint Jacques est représenté avec une robe plus courte et son bâton de pèlerin.
Le tympan du portail des flèches représente la cène et l’ascension moments ultimes auxquels Saint Jacques assiste et en partie supérieure le Christ en majesté.
Sur la voussure centrale sont représentés les apôtres, Saint André, évêque de Patras, avec sa croix en X à gauche et Saint Jacques avec son bourdon en mains.
L’église Saint Michel de style gothique flamboyant, en voie de restauration est dans le quartier musulman de la ville. Son clocher indépendant est considéré comme le plus haut du midi de la France.
De Tourny est à Bordeaux ce que Pombal est à Lisbonne.
Il fait détruire le vieux château et les remparts qu’l remplace par de grands boulevards bordés de maison néo-classiques de même hauteur ce qui donne un ensemble harmonieux.
Place de la Victoire, la porte est inspirée des arcs de triomphes antiques et est bordée de maisons bourgeoises.
Seule subsiste l’ancienne porte de Cailhau qui donne sur le port:
Le Port de la Lune le long de la Garonne est d’une cohérence architecturale remarquable.
Sur la place des Quinconces, en lieu et place du château trompette, symbole féodal, se trouve le monument aux Girondins . Il représente les valeurs de la république, de la paix sociale et l’idéal révolutionnaire des girondins.
Le centre ville est piéton et bien desservi par un tram ultra-moderne. Le voyage en bus est un attrape touriste pour celui qui s’attend recevoir en fin de parcours une bonne dégustation de vins de Bordeaux. En effet ils ne proposent à la dégustation que des vins blancs, pour déguster des vins rouges il faut suppléer de 10 Euros.
Nous terminons notre visite par une agréable promenade dans le jardin public, grand parc bien arboré de 10 hectares en plein centre ville.
Nous avons logé à l’hôtel des quatre sœurs à proximité du grand théâtre. Wagner y logea et y eut même une idylle amoureuse.
En fin de journée, nous prenons le train pour Périgueux. Juliette nous y attend à la gare. Avant de rentrer chez elle , elle fait un petit tour en voiture pour nous montrer les beautés de sa ville.
Périgueux – Razac sur l’Isle
Jusqu’à la Chancelade, nous suivons l’Isle mais aussi la grand route où il y a beaucoup de circulation.
L’abbaye est dans un endroit reculé baigné de sérénité. Elle a subi les vicissitudes du temps: expulsion des moines par les anglais, destruction par les huguenots, puis elle renaît de ses cendres et on y installe la plus belle bibliothèque de la région mais elle est à nouveau détruite à la révolution.
Attention! en quittant l’abbaye, il faut retourner sur ses pas jusqu’à la place car le chemin part dans l’autre sens: il monte, monte à travers bois. Nous passons devant la commanderie d’Andrivaux
Nous arrivons à 2h 30 à Gravelle. Avec dépit, nous constatons qu’il n’y a plus de pain, la boucherie est ouverte mais pas le restaurant, nous dînons par cœur. Nous traversons l’Isle.
A Razac, nous nous rendons à l’Hôtel le sorbier où nous faisons la sieste près de la piscine encore fermée en attendant l’heure du repas. Juliette a la gentillesse de me rapporter ma trousse de toilette que j »avais oubliée chez elle. Elle vient avec des amis, nous leur offrons un verre d’amitié pour les remercier
Razac sur l’Isle-Saint Léon sur l’Isle
Nous avons dormi 12 heures. La journée s’annonce sous le signe de la pluie.
Le chemin suit tranquillement l’Isle puis le canal jusqu’à Annesse par une allée bordée de tilleuls.
A Annesse, le chemin est dévié :il monte à travers bois jusqu’à Merland du puy puis nous indique la direction du château Puyferrat. Cette route évite Saint Astier où nous avions l’intention de manger.. Nous prenons un chemin qui descend à gauche vers Saint Astier qui est 2 km. Il est balisé rouge et blanc et longe une zone militaire.Ce dimanche, la ville est morte. Pas un commerce, un bar ou un restaurant ouvert à première vue. A l’hôtel -bar le central,on nous renseigne très gentillement le restaurant la palombière place de l’église. Il nous acceptent encore à 2 heures 15( nous avons fait tant de détours) et on y mange très bien. Ils nous renseignent la voie verte qui est un fameux raccourci pour nous rendre à Saint Léon sur l’Isle. En sortant du restaurant , nous admirons l’église fortifiée et les maisons à colombages qui lui font face.
A Saint Léon sur Isle nous logeons à la gentilhommière Puit Notre Dame en face de l’église. Maison avec beaucoup de charme où nous sommes très bien accueillis.
Saint Léon sur l’Isle Mussidan
Pris sous le charme de l’accueil, nous partons tard. Nous suivons la voie verte jusqu’à Planèse.
Là nous prenons la direction de Puy de Pont où nous retrouvons le chemin qui fait un gros détour à travers bois. Nous redescendons sur Douzillac où nous trouvons un bar restaurant en face de l’église. A 2 heures 1/4, ils ne font plus de repas mais nous recevons un tout gros sandwich au pâté.
Nous remontons le chemin vers les Faures et nous continuons à travers bois jusqu’à Saint Louis en l’Isle ou nous reprenons la voie verte jusqu’à Saint Front de Pradoux-Mussidan. Notre cadence diminue: la chaleur échauffe nos pieds sur le macadam.
A Mussidan, nous ne sommes pas au bout de nos peines. La chambre d’hôte du midi est tout en haut du village, très loin près de la gare.Il n’y a pas grand chose d’ouvert ni à voire ce lundi. Pour le repas du soir, nous nous rendons d’abord à la pizzeria: uniquement plats industriels à emporter. Il nous renseignent le kebab au bas de la ville. Nous redescendons tout sans trop d’enthousiasme. Chemin faisant, nous rencontrons un camionneur qui nous renseigne un restaurant de l’autre côté du pont: Lou Marmitou. Le prix est démocratique et la cuisine régionale. Cela valait la peine de redescendre tout le village. Nous y retrouvons les pèlerins hollandais qui nous avaient dépassé: ils connaissent aussi les bonnes adresses. Le hic après le repas, c’est qu’il faut tout remonter. Il fait noir, en arrivant à l’hôtel, un homme habillé de noir avec un sac à dos a une attitude hésitante puis rentre précipitamment dans la cour de l’hôtel 50 m devant nous. Il a laissé tout ouvert. Nous regrettons ne pas avoir nos bâtons ou une torche dans cette obscurité. Ouf, tout est bon, on s’enferme dans notre chambre.Il sera là le lendemain matin au petit déjeuner, Il est venu hier soir par le train pour travailler dans une usine voisine nous nous sommes effrayés pour rien.
Mussidan Sainte Foy la Grande
Notre hôte nous renseigne un chemin plus court pour nous rendre à Saint Guy. Il nous dépose en voiture après avoir passé l’autoroute sur l’ancien chemin empierré. Que cela fait du bien de marcher à travers bois( pins et chênes).
A partir de Saint Guy,le reste du chemin se fait sur le macadam. Nous mangeons à Fraisse sur la table près de l »église à l’ombre. Le mot Fraisse provient de frêne( arbre qui protège de l’orage), son bois servait à fabriquer des sabots, des arcs, des raquettes de tennis, des skis. L’église a été refaite au 19 ème siècle avec l’aide de ses paroissiens.
Nous nous arrêtons à la Cabane. Tout d’abord à l’accueil pèlerin où nous recevons un verre d’eau revigorant: ils nous renseignent un chemin plus court pour nous rendre à Sainte Foy la Grande. A la maison d’hôte chez Monsieur et Madame Leclerq ,à la sortie du hameau, nous terminons la journée au bord de la piscine et nous profitons du temps libre pour faire la lessive.
Monsieur Leclerq sous respirateur à oxygène respire difficilement à cause des pollens de pin; Nous aurons une pensée pour lui à Saint Jacques. Nous aussi, à cause de ces pollens notre toux qu’on avait bien avant de partir a empiré.
Nous avons décidé de prendre le chemin le plus court. Nous passons par Monfaucon.
A La Virolle, au lieu de prendre à droite, nous continuons tout droit. Nous descendons sur Fleix où nous découvrons la Dordogne qui fait une boucle.
Nous traversons le pont et suivons la route sur un peu plus de 4 Km pour arriver Pineuilh puis Sainte Foy. Oui le chemin est plus court mais nous avons regretté de l’avoir pris car la route était étroite et la circulation soutenue avec des automobilistes qui roulent sec.
Nous arrivons à Sainte Foy au niveau de la Halle.
Là, en face, un café, nous avons chaud et soif, nous allons pouvoir nous désaltérer. Au dernier moment, changement de cap: toutes les tables sont occupées par des buveurs de thé. Nous prenons la direction du centre ville où nous constatons que les 3/4 des magasins, bars , restaurants sont fermés. Nous trouvons un petit restaurant sur la place du marché. Repus , nous allons d’abord déposer nos affaires à l’hôtel de la gare( très propre).
La ville a conservé son tracé de rues à angles droits caractéristiques des bastides avec encore quelques vieilles maisons à pans de bois.
Il ne reste plus que trois côtés de l’ancienne place d’armes bordée d’arcades: un côté a été détruit sous Napoléon pour laisser passer les diligences.
L’église Notre Dame aurait été construite par les templiers. Elle fut détruite pendant les guerres de religions.Seule la façade est restée indemne. Le reste fut reconstruit sous Louis XIII.
De l’autre côté de la Dordogne, Port Saint Foy et son musée du vin fermé à cette saison.
Sainte Foy la Grande Saint Ferme
Comme l’étape est longue, nous demandons à un taxi de nous mener à l’église d’Appelles. Visiblement ne connaissant pas le coin , il nous dépose à Saint André. Ne trouvant pas le chemin, nous prenons une direction sud en pleine campagne. Nous finissons par trouver une dame qui nous déposera en voiture à la grande croix en dessous de Les Lèves en nous disant qu’en suivant la route,nous arriverons à Saint Quentin de Caplong où effectivement nous retrouvons les marques.
Les deux églises : celles de Saint Quentin de Caplong et de Caplong respectivement se font face sur leur promontoire.
Notre chemin suit des petites routes de campagne où le vignoble alterne avec les bosquets, d’abord celui de Sainte Foy puis celui d’entre deux mers. Nous avons de la pluie par alternance sans soleil.
Nous dînons à Pellegrue, belle petite bastide.
En arrivant à Saint Ferme, nous sommes impressionné par l’immense façade occulte de l’église de l’abbaye: le temps sombre lui donne encore plus d’austérité.
Une partie des anciens bâtiments conventuels abrite la mairie dans une belle cour avec puits et tourelle, attenante à l’église.
Dès l’origine , l’abbaye avait une vocation hôtelière pour les pèlerins de Compostelle.
Il faut prendre le temps à l’intérieur de regarder et d’identifier les chapiteaux historiés.
Daniel,attaché dans la fosse où deux lions s’apprêtent à le dévorer. Le visage serein, il est figé dans une acceptation mystique. Quatre personnages semblent flotter au-dessus de lui: 3 anges et le prophète Habaduc. Ce thème est une apologie de la foi et de la puissance de la prière.
Goliath, le géant culbuté par la pierre, s’affale. Le géant blessé par l’humiliation lance vers le ciel des regards éperdus d’impuissance. Pour traduire le gigantisme du personnage, l’artiste l’a distordu. Cela contraste avec la fragilité de David sur le qui vive. i l tient à sa main droite sa fronde déjà rechargée et brandit de la gauche un troisième caillou. agenouillé, le visage illuminé, l’adolescent remercie Dieu de sa victoire mais vigilant , il se tient prêt
Le domitor gloriosus représente un faux dompteur. au centre de la face principale se trouve un bel éphèbe les jambes écartées. Il est encadré de deux lions magnifiques et complaisants dont il retient les deux langues. Chaque lion a glissé sous les fesses du dompteur une patte dont sortent les griffes sur la moulure du chapiteau. Ce thème évoque la paix messianique.
Le personnage accroupi et de dos a la tête qui s’enfonce dans la tête d’un monstre anthropophage mi-lion mi-humain. La tenue vestimentaire est somptueuse. Le médaillon central de la ceinture est un signe de reconnaissance à l’époque de sujets non-fréquentable: saltimbanque, homosexuel…
Après la visite de l’abbaye, nous avons encore 2 km à faire pour nous rendre au Manoir de James ou nous logeons.
Saint Ferme La Réole
Il fait tellement tranquille au manoir que nous avons fait la grasse matinée. Nous le quittons seulement vers 10 h 30.
Sous le conseil de notre hôte, au lieu de remonter à Saint Ferme, nous prenons la route de Monségur: 5 km de départementale à circulation. Nous y arrivons à 12 heure. La ville est animée: c’est le jour du marché. Cette ancienne bastide d’origine anglaise possède toujours sa place entourée d’arcades. Son église est désaxée par rapport à celle-ci.
Nous reprenons la route sur 4 Km pour retrouver ensuite des chemins plus tranquille.
Nous traversons le vignoble d’Entre Deux Mers qui alterne avec des petits bosquets.
Roquebrune ancienne commanderie des templiers avec sa petite église romane.
Après Saint Hilaire de la Noaille, nous passons devant la Peyrière où nous sommes tentés par la chambre d’hôte qui nous semble sympathique mais nous reprenons courageusement le chemin car nous avons réservé à La Réole. Jean-Luc fatigue:le chemin n’arrête pas de monter et descendre, il fait orageux et le soleil tape sur le macadam. A La Réole, nous nous renseignons où se trouve l’hôtel: il faut prendre la direction du pont sur la Garonne, passer devant la gare et encore faire un gros km le long d’une route à grosse circulation.
Je râle car je n’ai rien vu de La Réole et qu’il faut faire tout ce détour pour un hôtel de routiers….Nous avons téléphoné: ils nous attendent et nous disent de prendre un taxi. Nous y arrivons vers 19H30: l’hôtel est fermé le vendredi soir et tout le weekend. Mais alors où avons nous téléphoné? Nous appelons le taxi dont on nous avait donné le numéro de téléphone: il est à Bayonne….Jean- Luc a fait une erreur en réservant su internet. C’est la panique car à cette heure , plus personne ne répond plus sur notre liste de logements. Nous pensons à La Peyrière: ils acceptent de venir nous chercher. Ouf nous sommes sauvés d’une nuit à la belle étoile. encore merci pour leur hospitalité à l’improviste car ils avaient prévu une soirée avec des amis et nous avons pu partager le repas avec eux.
Après une bonne nuit réparatrice, nous sommes déposés devant le pont de la Garonne. Nous ne verrons rien de La Réole mais c’est sans regret. Nous prenons une photo de l’abbaye hautaine au dessus de la Garonne