Tomar
A Tomar, les Templiers sont partout. La ville fut Fondée au XI ème siècle par Gualdim Pais, le premier grand maître de l’ordre des Templiers au Portugal. Ceux-ci furent largement mis à contribution le long du Tage lors de la reconquista. En contrepartie, ils reçurent des terres et acquirent un pouvoir politique. Au Portugal, ils finirent par posséder un quart du territoire. Après la dissolution de l’ordre par le pape Clément V, celui-ci, sous les ordres du roi Dinis, fut transformé en ordre du Christ qui hérita des biens et des privilèges des Templiers. Leur nom, leur croix imprimées sur les voiles des caravelles et la fortune considérable qu’ils héritèrent des Templiers sont indissociables des expéditions commanditées par Henri le Navigateur vers le Nouveau Monde. L’ordre du Christ a été dissous en 1834 et s’est transformé en simple ordre du mérite.
La première église templière de la ville, Santa Maria do Olival a conservé sa façade gothique et sa rosace.
Nous passons ensuite devant la Capela de Santa Iria qui aurait été construite à l’endroit où la sainte à été martyrisée.
Nous faisons un petit détour vers le parc Monchao sur une île, lieu ombragé bien agréable. La rivière y fait tourner une roue d’irrigation qui daterait de l’époque romaine.
Nous passons le ponte Vehla et prenons la rue Serpa Pinto, rue commerçante animée qui mène à l’église gothique Sao Jao baptista sur la place de la république avec son élégant portail manuélin et sa flèche octogonale.
Notre regard est attiré par la forteresse qui domine la ville qui n’est rien d’autre que le monastère de l’ordre du Christ.
Pour y arriver, nous prenons la petite rue Saint Jacques au fond de la place et montons par un chemin qui serpente dans la colline.
Le monastère est encerclé de murailles bâties selon la technique de «l’alambor»: un talus concave qui repousse les assauts et empêche la sape sous les murs. Les templiers ont ramené l’idée de Terre Sainte.
Une fois la porte franchie, nous apparaissent les orangeraies suspendues, un donjon roman, le château féodal en ruine et en face de nous l’église dont la porte primitive regardait vers Jérusalem à rebours des canons ecclésiastiques.
a nouvelle confrérie transforme l’austère chapelle en un écrin flamboyant. Avec ses huit piliers centraux, la chapelle est inspirée du Saint sépulcre.
Ouverte sur la façade ouest de la chapelle, la célèbre fenêtre manuéline nous chante dans la pierre l’aventure des nouveaux mondes. Y sont sculptés des chênes de pierre, des lianes,des bouchons de liège qui empêchaient les rats de monter à bord des caravelles.
On peut y voir des représentations de lampes armillaires qui ne chaviraient jamais, enserrées dans une sphère mobile. Plus curieux, des artichauts, ce légume protégeait contre le scorbut.
Au bas de la fenêtre , une figure de marin, le béret relevé, regarde crânement le soleil couchant. Serait-ce la figure d’un chevalier, d’un navigateur qui n’a peur de rien?
Le monastère compte huit cloîtres et autant de cuisines.
Grand cloître
Le dernier, le cloître de la miche servait à accueillir les mendiants et les pèlerins.
Cloître des corbeaux
Chaire à prêcher
La bibliothèque du couvent renfermait les cartes qui ont été raflées par l’armée de Napoléon: ils ont tout saccagé.
Tomar Alvalarere:
Rejoindre l’arène, prendre à gauche la rue Antonio Duarte Faustino, puis,plus loin prendre à droit la rue Vincennes. A 200m prendre à gauche la rue Ponte de Peniche qui débouche sur une piste à gauche. A 350m prendre la piste à droite. Nous arrivons à Casais, petite localité où l’on peut trouver un café-bar, suivre la route sur un kilomètre et demi puis obliquer à gauche.
Le chemin nous conduit à Calvinos (café-bar). Le chemin est bien marqué et ne pose aucun problème. L’habitat est assez dispersé avec de nombreuses maisons abandonnées. Nous traversons des bois d’eucalyptus et de chêne-liège qui alternent avec une campagne plantée d’oliviers et de vignes.
A Portela de Vila Verde, nous perdons les marques; prendre la direction à gauche et à 480m prendre un sentier qui monte dans les bois. Nous retrouvons les marques: tout droit. On finit par rejoindre la N110 que l’on traverse pour prendre la route de Alvalazere que l’on suit sur 4km. A Cortica, où l’on peut observer une grande ferme avec une tour défensive.
Prendre une petite route à droite par un chemin bien signalé qui nous conduit à Alvalazere coquette petite ville toute blanche.
Logement au residencial O Bras. Au restaurant le steak est dur comme la semelle de nos bottines et la morue toute sèche, donc immangeables. L’hôtelier s’étonne que nous ne mangeons pas, à croire qu’il l’a fait exprès.
Aujourd’hui nous n’étions pas seuls sur le chemin, nous étions avec deux asiatiques qui cherchaient leur route comme nous. A l’étape nous avons fait connaissance avec un espagnol qui logeait chez les pompiers, il avait déjà fait le Camino Frances comme nous. Il continue demain jusqu’à Rabacal comme décrit dans le livre.
Avalazere Alvorge
Pour sortir du village, prendre la rue principale dans la direction de Ansiao
A la sortie du village faire attention au marquage: la flèche jaune nous indique un chemin à droite à travers bois puis nous perdons toute marque. Nous montons tout droit et arrivons sur une route avec un carrefour un peu plus loin. Nous choisissons la route qui conduit à Maças de Caminho (cela nous semblait logique car c’était notre direction) 2 km plus loin.
Nous prenons ensuite la route qui descend à gauche puis la suivante à gauche qui monte vers Vendas do Negra où nous retrouvons les marques. Ouf!, nous ne nous sommes pas trop trompés…De là nous jouissons d’une très belle vue sur les montagne.
Le parcours est très agréable à travers bois et campagne. Il y a beaucoup de montées.
Nous arrivons sans encombre à Ansiao pour l’heure du diner: nous retrouvons nos deux asiatiques qui se sont perdues comme nous en faisant un plus grand détours, elles arrêtent de marcher pour aujourd’hui.
La ville possède parmi son patrimoine monumental: l’église Matriz avec son portique baroque, le palais du conseil ancien palais de comtes de Ericeira et la Picota, pilori de justice, symbole de l’autorité des comtes.
A partir d’ici, nous pouvons reprendre le livre français.
Nous traversons le rio Nabao qui passait à Tomar et finissons par arriver à Alvorge fin de notre étape.
Reste à trouver Vale Florido où nous avons l’intention de loger. Les gens du village veulent nous y envoyer par la route ce qui représente un grand détour. On trouve enfin quelqu’un qui connaît l’itinéraire: à la sortie du village (l’église étant en face à droite), au niveau du jardin d’enfants, prendre la route asphaltée sur 100m dans la direction de l’église puis obliquer par le chemin à gauche à travers bois. Lorsque l’on retrouve la route, prendre à droite. Nous arrivons au village: se rendre au café à droite: c’est le propriétaire de la casa rurale, et quel bonheur: il connait le français et nous ferra à manger ce soir….
Nous avons une coquette maison de village pour nous tous seuls avec piscine. Quel plaisir de pouvoir se baigner après une journée de marche!…La soirée s’annonce plus agréable que la veille.
Vale Florido Condeixa Velha
En sortant de la maison, prendre à gauche, traverser le village et la route: nous prenons le chemin tout droit puis à gauche. La brume matinale se lève progressivement et nous fait découvrir un beau paysage sur les massifs montagneux.
La piste nous conduit à Ribera de Alcalamouque où nous devons retrouver le chemin ce n’est pas si évident : prendre la route à gauche, continuer sur celle-ci jusque après le carrefour de la route de Vale Florido, prendre le chemin à droite. Il n’y a plus qu’à suivre les flèches jaunes.
Nous nous faisons dépasser par Jacky qui veut marcher à son rythme. La vallée de Rabacal est une vallée calcaire avec une végétation de région sèche où alternent des pâturages et les oliviers. Son fromage y est réputé.
Nous retrouvons Jacky à Rabacal au musée de la villa romaine.
Nous buvons un verre ensemble puis il décide de continuer sa route. Quant à nous, nous avons demandé de pouvoir aller visiter la villa qui avoisine le village: la maison a gardé ses mosaïques mais elles sont recouvertes de sable en attendant les subsides pour construire un toit pour les protéger.
Un peu à l’écart, il subsiste les bains et les ateliers des esclaves. Située à douze km de Conimbriga, à proximité de la voie romaine, elle date du IVème siècle et devait servir de relais d’étape
Nous allons prendre un bon repas au café restaurant O Bonito puis reprenons la route: 200m après les dernières maison du village, quitter la route principale et prendre le chemin de terre à droite. Plus loin, après avoir traversé un pont qui enjambe le lit du rio Mouros qui semble asséché et nous le suivons sur la gauche.
Nous passons successivement par le village de Zambujal puis Fonte Coberta qui garde plein de vestiges jacquaires: le village taxait le passage du chemin.
Le hameau suivant Poço est au trois quart abandonné à coté de ce rio sec. Reste à monter un raidillon avant de redescendre et arriver en vue de Conimbriga. Deux énormes serpents s’échappent sous mes pas provoquant plus de peur que mal.
C’est complètement surchauffés que nous arrivons au musée. Nous y rencontrons un vieux couple de français qui font aussi le chemin: ils ne visiteront rien car il ont hâte de trouver un logement à Condeixa la Nova. Le musée présente l’histoire et l’aménagement du site et expose des mosaïques, des médailles, et des bustes romains.
Le site fut habité depuis le néolithique puis vit la présence des celtes puis des romains. Conimbriga connut sa prospèrité au 1er siècle Av J-C. Les Suèves en 465 ET 468 détruisirent la ville qui fut ensuite abandonnée.
Le site est desservi par la voie romaine qui menait à la ville: sur la gauche, on voit les vestiges de magasins, de thermes, et de deux luxueuses maisons aux superbes pavements de mosaïques.
La ville comprend l’une des plus grandes villas découvertes dans l’empire romain d’occident: la casa de Cantaber, construite autour de bassins ornementaux dans de magnifiques jardins à colonnades, avec des thermes particuliers et son système de chauffage sophistiqué.
A la sortie des ruines, prendre le chemin à gauche qui conduit à Condeixa a Vehla, continuer tout droit et prendre la direction de Condeixa la Nova. Rien de compliqué dans tout cela. A l’entrée du village, attablés à une table de café nous retrouvons notre couple de parisiens complètement épuisés: depuis que nous les avons quittés, ils ont tourné en rond se retrouvant chaque fois aux ruines. Nous leur proposons de prendre un taxi avec eux et de nous faire conduire à l’ hôtel, ce qu’ils acceptent, de toute façon nous avons assez marché pour aujourd’hui. Nous y retrouvons Jacky. Il nous raconte qu’il a déjà fait le chemin de chez lui en Alsace jusqu’à Santiago. Il marche pour apporter de l’argent pour permettre de traiter les enfants souffrants de maladies orphelines. Allez voir son blog : jacky 68. Nos compagnons français sont passés par Fatima et décrivent avec beaucoup d’émotion la messe aux flambeaux à laquelle ils ont assisté
Logement: Casa de Hospedes Ruinas
Vers Coimbra
Ce matin nous retrouvons Jacky qui a décidé de faire un bout de chemin avec nous. Cela redonnera du cœur à l’ouvrage à Jean Luc qui traîne la patte à cause de ses ampoules: c’est la première fois que je le vois marcher derrière moi.
Il ne faut surtout pas reprendre le chemin des ruines. Il faut prendre la direction de Coimbra.
Nous retrouverons le chemin à Orelhudo: à la sortie du village prendre un chemin qui monte à droite( rua de la Fonte). A la hauteur de la rua da Lameira, prendre le petit chemin sur la droite.
A partir d’Antanol, le chemin est dévié à cause de travaux autoroutiers titanesques. Nous sommes obligés de traverser une route à forte circulation, puis se faufiler entre le va et vient des camions qui sont occupés à élargir la route autour des ruines de l’aqueduc.
Nous arrivons sains et sauf au village de Cruz de Morouços d’où l’on découvre une magnifique vue sur Coimbra et sa vallée.
Nous passons ensuite devant le couvent de Santa Clara a Nova, grand édifice monastique édifié vers 1650 pour remplacer l’ancien monastère qui souffrait des crues du rio Mondego.
Dans l’église baroque, le tombeau en argent de la Reine Sainte Isabelle occupe une place d’honneur. La Reine Sainte Isabelle (1271-1336), fille du Roi d’Aragon était l’épouse du roi Denis 1er. Au milieu des fastes de la cours, elle menait une vie humble et mortifiée. Le roi Dinis n’approuvait pas les actes de charité de son épouse. La légende veut que le pain que la reine s’apprêtait à distribuer se transforma en roses quand son mari la réprimanda. Elle fit plusieurs fois le pèlerinage vers Santiago.
A la mort du roi, elle fit construire le monastère de Santa Clara a Velha pour s’y retirer. C’est aussi dans ce couvent que Ines de Castro trouva refuge. Les ruines de l’église gothique submergées par les limons ont enfin fait l’objet d’une rénovation.
Le clocher de l »université, appelé la Chèvre couronne la ville: il rythmait la vie des étudiant.
Coimbra
En 1290 le roi Dinis, fonda une université qui acquit du renom. Après des allées et venues entre Coimbra et Lisbonne, celle-ci s’installa définitivement à Coimbra en 1537 dans l’ancien palais royal. Nous y avons admiré la chapelle baroque de Sao Miguel et la bibliothèque Joanina qui réalisée à l’époque baroque dans une salle du palais royal abrite des milliers de volumes dans ses rayonnages escamotables. Nous rencontrons un couple de pèlerins allemands complètement découragés, ils ont d’ailleurs décidé de prendre le train pour Porto.
Nous redescendons par des ruelles escarpées pour découvrir une superposition d’époques dans les nombreux monuments: -la Se Nova de style jésuite et -la Se Velha, ancienne cathédrale romane qui fut construite pour commémorer la défaite des maures:
On peut y admirer le retable gothique flamboyant réalisé par des sculpteurs flamands et son cloître gothique.
la torre de Anto avec ses médaillons et fenêtres renaissance.
– l’arco de la Almedina porte en barbacane de l’ancienne ville médiévale qui séparait la ville haute des quartiers populaires
l’église de Sao Tiago de style roman sur la place du commerce
l’église Santa Cruz où reposent les rois Dom Afonso Henriques et son fils.