Nous commençons notre journée par une courte visite de Santarem qui vaut la peine de s’y attarder. Santarem, capitale du Ribatejo, domine le Tage du haut d’une colline pareille à une muraille qui surplombe l’immense plaine de chaque coté du fleuve. Nommée Praesidium Julium par les romains. Elle devint ensuite un bastion maure, Xantarim, du nom de Santa Iria, une religieuse de Tomar martyrisée au VIIè siècle, dont le corps fut jeté dans le Rio Nabao et, selon la légende, réapparut ici sur les rives du Tage. La ville fut plus tard reprise aux arabes par Afonso Henriques grâce à un coup audacieux perpétré la nuit. La cours aimait s’y réunir et Santarem devint un haut lieu de l’architecture gothique, laquelle s’épanouit ici comme nulle part ailleurs au Portugal. On doit l’édification de cette belle place forte à Gualdim Pais, maître de l’ordre des templiers.
La visite commence par la place Sa de Bandeira de forme irrégulière qui respecte les anomalies topographiques.
Rua Serpa Pinto
Il y a l’église de la Piedade adossée a un pan de muraille et la porte de Leira. Notre regard est attiré par l’ancien séminaire et l’église de Nostra Seniora da Conceiçao construite à l’emplacement d’un ancien palais royal, l’ensemble est actuellement le siège de la cathédrale de Santarem. En face, une maison avec un beau portique manuélin qui nous fait rêver à la splendeur passée.
De là, la rue piétonne, Serpa Pinto, allant vers le sud-est longe plusieurs édifices plus anciens.
L’église do Marvilla avec un portail manuélin est embellie de magnifiques panneaux d’azulejos.
L’église de la Graça est l’exemple le plus marquant de ce style médiéval. Pedro Alvare Cabral, le découvreur du Brésil y est enterré.
Nous avons quelques difficultés à trouver la porte de Sao Tiago y Salinas: elle se trouve en face de la forteresse à gauche.
Nous suivons les indications du livre espagnol
C’est l’ancien chemin médiéval qui donnait accès à la ville mais il est en très mauvais état et pas toujours visible et sans fléchage. Au pied des contre-forts de la forteresse, il faut obliquer franchement à gauche pour retrouver le sentier. Arrivés sur la N114, il faut tourner à gauche et descendre dans le village de Ribeira de Santarem, traverser la voie ferrée par le passage à niveau et prendre à gauche la direction du vieux pont médiéval que nous traversons.
Nous suivons une piste qui traverse une campagne cultivée de maïs, tomates et vignes.
A vale de figueira le bar sur la place nous offre des sandwichs. A la sortie du village, le chemin est bien marqué: il zigzague à travers bois et cultures.
Attention, après avoir traversé le Rio Alviela, la route est barrée droit devant nous: il faut passer à gauche par l’entrée de la ferme. Après la ferme, les signes indiquent clairement que l’on doit aller franchement à droite alors qu’il n’y a pas de chemin visible: il faut longer les cultures, traverser un petit bois puis continuer tout droit ( il n’y a plus de marquage à cet endroit).
Nous arrivons sans difficulté à Azinhaga où nous logeons à la casa rural casa do Azinhaga ancienne maison seigneuriale. Le village est le lieu de naissance de l’écrivain portugais José Saramago premier prix Nobel de littérature.
Cinquième jour:
Nous suivons d’abord la N365 en direction de Colega: cette route se superpose au chemin royal Lisbonne Porto.
On oblique vers la Quinta de Broa: riche maison seigneuriale du XIX ième siècle.
Après avoir traversé le pont, nous trouvons une flèche vers la gauche par un sentier de terre puis plus rien… Nous continuons sur ce chemin et finissons par arriver à Colega où nous retrouverons le fléchage au centre ville. A l’origine, une galicienne avait installé une auberge au service des voyageurs qui transitaient par la voie royale. Avec le temps la «venda da galega»se tranforma en «Vila Colega» Colega est devenue la capitale du cheval, vous pouvez aller visiter equuspolis, grand espace consacré au monde équestre.
Parmi ses monuments, citons l’église Matriz dédiée à Nostra Senora de la Conceiçao avec un superbe portique manuélin avec en face le palacio del Pelourinho.
Nous profiterons pour nous offrir un bon petit restaurant.
A la sortie de la ville, nous traversons la route pour prendre un chemin de terre bien fléché. Attention, peu avant d’arriver à Sao Caetano, le chemin a été labouré. Il faut continuer tout droit vers la ferme avec une cheminée même s’il faut passer sous les arceaux d’arrosage.
Là nous retrouvons l’asphalte pour passer devant l’impressionnante Quinta da Cardiga qui fut à l’origine un château donné aux templiers par le roi Alfonso Henriques pour former un système de vigile avec Zezere, Almourol et la tour de Atalia. Le domaine comprenait les terres fertiles au bord du Tage. En 1580, le roi Philippe II d’Espagne y logea alors qu’il se rendait à Tomar. Je dois rappeler qu’à cette période les couronnes des deux pays étaient unies.
En chemin deux cyclistes espagnols nous souhaitent bon chemin.
A Vila Nova da Barqinha, nous aurions dû nous arrêter pour loger au residencial Sol Tajo en dehors du chemin. Nous avons déjà quitté la ville quand nous nous rendons compte que nous sommes passés outre. Comme nous ne voulons pas retourner sur nos pas, nous décidons d’aller loger à la Casa Patriarca à la sortie de Atalia. Malheureusement, il n’y a pas moyen d’y loger. Dormir chez les bombeiros ne nous tente pas. Gentillement, ils nous proposent de nous conduire en voiture à Tomar, solution que nous finissons par accepter.
Nous logeons au residencial Trovado
Par chance, ce soir nous assisterons à un joyeux défilé des costumes portugais, spectacle haut en couleurs sur la place de la République. Ce moment de bonheur nous fait oublier les affres du chemin.